
Dans une escalade inquiétante de la répression intérieure, le régime iranien déploie des éléments de sa Brigade Fatemiyoun dans la province agitée du Sistan-Baloutchistan. Cette initiative marque un transfert dangereux sur le sol iranien de tactiques affinées lors de la guerre civile syrienne, visant à écraser les revendications légitimes de la minorité baloutche opprimée. La présence de cette force mercenaire contrôlée par le CGRI, connue pour sa brutalité et sa violence sectaire à l’étranger, révèle le recours croissant du régime à la force brute et aux combattants étrangers pour réprimer la dissidence interne.
Qu’est-ce que la Brigade Fatemiyoun ?
La Brigade Fatemiyoun, une milice principalement composée de migrants et de réfugiés afghans résidant en Iran, a été créée et opère sous le commandement de la Force Al-Qods du Corps des Gardiens de la révolution islamique (CGRI). Le régime iranien a envoyé des unités Fatemiyoun en Syrie sous couvert de défense de sanctuaires sacrés. Elles ont été l’un des principaux outils de Téhéran dans la guerre par procuration en Syrie, contribuant au maintien de la dictature d’Assad et à la promotion de son agenda géopolitique.
Les unités Fatemiyoun sont devenues tristement célèbres pour leurs crimes de guerre, leur nettoyage confessionnel et leurs violations généralisées des droits humains contre les civils syriens, des actes condamnés par des organismes internationaux comme Amnesty International. Leur déploiement visait moins à protéger les lieux saints qu’à réprimer violemment l’opposition et à consolider l’influence iranienne par le sang.
Répression de la population baloutche
Après avoir perdu la guerre en Syrie, le régime réaffecte désormais ses ressources à l’intérieur de ses frontières pour faire face à une population de plus en plus agitée. Le déploiement d’unités Fatemiyoun dans la province du Sistan-Baloutchistan s’inscrit dans cette démarche.
La province du Sistan-Baloutchistan, d’une importance stratégique, a subi des décennies de négligence systémique, de privation économique et de graves discriminations ethniques et religieuses sous le régime clérical. La population baloutche, majoritairement sunnite, est constamment confrontée à des inégalités structurelles et à une répression étatique sévère, orchestrée par les politiques du régime clérical. Cette région, longtemps éprouvée, offre un contexte fragile où l’implantation d’une milice aguerrie et dirigée par le CGRI ne constitue pas une mesure sécuritaire, mais une provocation calculée visant à attiser les tensions.
Des rapports crédibles confirment désormais la présence de ces forces mercenaires du CGRI au Baloutchistan, marquant une évolution significative et alarmante. Ce déploiement témoigne de la militarisation croissante de la province et suscite de vives inquiétudes parmi les militants des droits humains, les dirigeants locaux et les citoyens ordinaires.
Le régime prétexte le déploiement des Fatemiyoun pour « assurer la sécurité ». Mais en réalité, cette opération suggère fortement une intention de reproduire le modèle syrien de répression par procuration, en utilisant des combattants étrangers pour réprimer violemment les revendications légitimes du peuple baloutche, qui réclame la fin de la pauvreté, de la discrimination et de l’injustice, cette fois à l’intérieur même des frontières de l’Iran. L’arrivée des Fatemiyoun sonne l’alarme quant à la possible répétition de leurs tactiques brutales contre les citoyens iraniens.
Watch and judge how locals in Sistan and Baluchestan Province expose the #Iranian regime's inaction and #hypocrisy amid devastating floods in that region. pic.twitter.com/gEObkark1J
— NCRI-FAC (@iran_policy) 5 mars 2024
Conséquences dangereuses
Déployer les Fatemiyoun dans une région à la composition démographique et religieuse particulière, majoritairement baloutche sunnite, est particulièrement périlleux. Cette stratégie paraît particulièrement cynique compte tenu du contexte actuel au Baloutchistan, déjà sous le choc d’une répression étatique généralisée, d’exécutions incessantes et de manifestations populaires continues contre la discrimination et les privations.
Plutôt que de s’attaquer aux causes profondes des troubles, le régime jette de l’huile sur le feu en injectant une force connue pour ses violences sectaires en Syrie, cherchant potentiellement à aggraver la crise comme moyen de contrôle.
La décision du régime de déployer des mercenaires étrangers contre ses propres citoyens souligne sa profonde crainte des revendications du peuple iranien en matière de droits fondamentaux et son incapacité totale à répondre aux griefs légitimes par des moyens pacifiques. Les appels du peuple baloutche pour la justice, la liberté et l’amélioration des conditions de vie font écho aux revendications entendues dans tout l’Iran et, auparavant, dans des villes syriennes comme Alep et Deraa. Au lieu d’écouter, le régime de Khamenei a choisi la voie de la violence et de la répression, envoyant des groupes de mercenaires comme Fatemiyoun. Cela révèle un leadership incapable d’autres solutions que la force brute.
Tous les regards sont rivés sur le Baloutchistan
Le déploiement par le régime de la tristement célèbre brigade Fatemiyoun au Sistan-Baloutchistan est un acte d’inaction désespéré.
L’intimidation est une forme d’intimidation, mais elle est vouée à l’échec. Le peuple baloutche, qui a enduré plus de quatre décennies d’oppression systématique, de pauvreté et de violences d’État sous le régime des mollahs, ne se laisse pas facilement intimider. Il a constamment fait preuve de résilience et de courage, luttant activement contre les forces de sécurité du régime et refusant de se soumettre à la tyrannie.
L’envoi de mercenaires étrangers, souillés du sang des civils syriens, pour réprimer les Iraniens ne fera que renforcer la détermination de la communauté baloutche et révéler davantage l’illégitimité et la brutalité du régime. Comme leurs compatriotes dans tout l’Iran, les habitants du Baloutchistan en ont assez de la dictature cléricale et de son règne de terreur.
Leur lutte s’inscrit pleinement dans le soulèvement national visant à renverser ce régime corrompu et à instaurer un Iran libre et démocratique où les droits de tous les citoyens, quelles que soient leur origine ethnique ou leur croyance, sont respectés, et où le pouvoir émane du peuple, et non de la peur et des milices étrangères. Le recours du régime à des mesures aussi désespérées ne fait que signaler sa faiblesse terminale et accélérer sa chute inévitable.