lundi, juin 23, 2025
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Le régime accusé d’avoir orchestré des assassinats en Europe

Le régime accusé d'avoir orchestré des assassinats en Europe
Siège du Service général de renseignement et de sécurité néerlandais (AIVD) à Zoetermeer.

Le Service général de renseignement et de sécurité néerlandais (AIVD) a accusé le régime iranien d’avoir orchestré deux tentatives d’assassinat sur le sol européen, l’une aux Pays-Bas et l’autre en Espagne. Ces conclusions, publiées dans le rapport annuel 2024 de l’AIVD le 24 avril, ont incité le ministère néerlandais des Affaires étrangères à convoquer l’ambassadeur du régime iranien.

Selon ce rapport, Téhéran est « probablement » à l’origine d’une tentative d’assassinat manquée à Haarlem en juin 2024, visant un militant iranien en exil. Deux hommes ont été arrêtés sur place alors qu’ils tentaient apparemment de mener l’opération sous la supervision à distance d’un troisième suspect non identifié. L’une des deux personnes arrêtées est également soupçonnée d’être impliquée dans une précédente tentative d’assassinat à Madrid en novembre 2023.

Cette attaque visait le Dr Alejo Vidal-Quadras, ancien vice-président du Parlement européen et critique de longue date du régime iranien. Il a survécu à la fusillade et accuse depuis Téhéran de tenter de le réduire au silence en raison de son soutien déclaré à la résistance iranienne, en particulier au Conseil national de la Résistance iranienne (CNRI) et à l’Organisation des Moudjahidine du peuple d’Iran (OMPI/MEK).

Le Dr Vidal-Quadras a salué le rapport des services de renseignement néerlandais, déclarant : « Il ne s’agissait pas d’un incident fortuit ; il s’agissait d’une tentative calculée de réprimer la dissidence et d’instiller la peur parmi les défenseurs de la liberté et des droits humains.» Il a ajouté que les conclusions de l’AIVD confirme ce qu’il affirmait depuis longtemps : « Le régime clérical de Téhéran a organisé cet acte terroriste parce que je suis depuis des décennies un fervent critique de la dictature terroriste au pouvoir.»

En réponse à ces révélations, le ministre néerlandais des Affaires étrangères, Caspar Veldkamp, a convoqué l’ambassadeur d’Iran. Reuters a rapporté que les Pays-Bas demandaient des éclaircissements supplémentaires et réclamaient une protection renforcée pour les dissidents ciblés à l’étranger.

Cet incident a renouvelé les appels à travers l’Europe pour que le Corps des gardiens de la révolution islamique (CGRI) soit qualifié d’organisation terroriste et pour l’expulsion des agents des services de renseignement iraniens du territoire de l’UE, faisant écho à la position du Conseil européen de 1997.

Si les conclusions des services de renseignement néerlandais ne déclenchent pas immédiatement de poursuites judiciaires, cet incident marque un changement dans la politique néerlandaise en matière de renseignement, rompant avec des années de silence officiel. Entre 2015 et 2017, les assassinats liés à l’Iran sur le sol néerlandais ont été largement passés sous silence, tant par les services de renseignement que par le ministère des Affaires étrangères, ce qui a suscité la frustration des parlementaires et de la diaspora iranienne.

Les autorités néerlandaises suivent désormais l’exemple des services de renseignement britanniques et suédois, qui, l’année dernière, ont publiquement attribué de multiples crimes au régime iranien. Un porte-parole de l’AIVD a déclaré : « Si nécessaire, nous révélerons qui est derrière tout cela, non pas parce que nous espérons que cela cessera, mais pour montrer publiquement que nous comprenons la situation. »

Alors que les enquêtes se poursuivent, les législateurs et les militants européens avertissent que l’influence du régime iranien continue de s’étendre bien au-delà de ses frontières et doit être combattue avec une détermination internationale unifiée.