Les luttes politiques internes au sein du régime des mollahs ont atteint de nouveaux sommets alors que la campagne visant à renverser le maire de Téhéran, Alireza Zakani, prend de l’ampleur. Le conflit, qui a fait surface à la suite de la récente élection présidentielle, met en évidence l’agitation et le mécontentement croissants au sein des rangs du régime.
Mehdi Eghrarian, membre du conseil municipal de Téhéran, a confirmé que des discussions étaient en cours entre les membres du conseil pour remplacer Zakani, bien que son mandat expire dans moins d’un an. Les remarques d’Eghrarian interviennent au milieu d’un débat acharné au sein du conseil, alors que les opposants et les partisans de Zakani s’affrontent sur ses performances et son avenir.
Les tensions ont atteint un point d’ébullition lors d’une réunion du conseil lorsque Narjes Soleimani, fille du commandant assassiné de la Force Qods Qasem Soleimani, a sévèrement critiqué le leadership de Zakani, déclarant : « Rien n’a été accompli dans la municipalité de Téhéran au cours des trois dernières années. La ville a été mieux gérée pendant les vacances électorales. Le maire manque à la fois d’approbation et de légitimité. »
#Iran News:
Tehran Mayor Zakani Signs Controversial Deal with #US Designated Mahan Airhttps://t.co/D383VD7sgr— NCRI-FAC (@iran_policy) 4 juin 2024
Ses remarques ont été accueillies par une défense vigoureuse de Zakani par le membre du conseil Mohammad Aghamiri, qui a accusé Soleimani de parler à contrecœur et de manquer de respect à l’héritage de son père. Cet échange a suscité de nouvelles réactions négatives de la part de deux membres du conseil, Eghrarian et Naser Amani, soulignant les profondes divisions au sein du conseil.
Les troubles ont été encore alimentés par un article de l’agence de presse officielle Fars, qui accusait les membres du conseil Eghrarian et Amani de vendettas personnelles contre Zakani. Eghrarian a répondu en accusant Fars News de conduite non professionnelle et en faisant allusion au népotisme liant certains de ses dirigeants à Zakani.
Selon certaines sources, près de 120 000 signatures ont été recueillies pour réclamer la destitution de Zakani, dans une pétition intitulée « Où est le bon maire ? qui critique son approche et ses décisions autoritaires. Zakani a rejeté la pétition, la qualifiant de frauduleuse, promettant de poursuivre son travail avec une détermination renouvelée. »
Mehdi Chamran, chef du conseil municipal de Téhéran, a minimisé l’importance de la pétition, déclarant : « Le conseil municipal islamique nomme le maire. Que 150 000 ou 50 000 personnes signent une campagne, cela ne justifie pas un changement.»
Les luttes intestines et les accusations de corruption et d’incompétence reflètent les luttes de pouvoir plus larges au sein du régime iranien. Les efforts visant à destituer Zakani, surtout à moins d’un an de son mandat, signalent une escalade dans la bataille d’influence entre les factions fidèles au guide suprême Ali Khamenei. Les observateurs s’attendent à ce que le conflit s’intensifie dans les semaines à venir, mettant davantage en lumière les divisions internes qui affligent le régime.
Le manque de transparence du régime et la nature cachée de ces luttes de pouvoir révèlent un système dans lequel les intérêts personnels et politiques éclipsent souvent la gouvernance et la responsabilité. Alors que les factions continuent de se battre pour le contrôle, le public iranien observe et en apprend davantage sur l’ampleur de la corruption au sein des élites dirigeantes.