vendredi, mars 29, 2024
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L’ordre du massacre des réfugiés iraniens à Achraf est venu de Maliki – Struan Stevenson

CNRI – « Le président du Parlement européen ce matin en réponse à ma question, m’a dit que je devais la poser cet après-midi à Catherine Ashton. Je l’ai posée chaque jour à Catherine Ashton, depuis le jour du massacre à Achraf, chaque jour, comme Alejo Vidal-Quadras et comme nombres d’entre vous. Rien n’a été fait » a déploré le 11 septembre au parlement européen à Strasbourg Struan Stevenson.

Le président de la délégation des relations du PE avec l’Irak s’exprimait dans une réunion à Strasbourg tenue par l’intergroupe parlementaire des « Amis d’un Iran Libre ». Voici les points forts de son intervention :

Ces gens auraient pu être sauvés. 52 personnes, dont nous avions averti qu’elles allaient être tuées, sont mortes à présent. Nous n’avons pas cessé de répéter cette mise en garde et on nous traite comme si on avait perdu la raison, comme si on avait été en quelque sorte égarés par cette organisation des Moudjahidine du peuple d’Iran ; comme si nous n’étions pas d’authentiques hommes politiques qui lancent de véritables avertissement contre une catastrophe. Pourtant c’est arrivé, sous nos yeux.

Le premier massacre a eu lieu en 2009, ce qui remonte à quatre ans. Cela fait quatre ans que nous disons que ça allait arriver. Il y a eu jusqu’à présent cinq massacres. Les Américains sont partis et les Irakiens ont assumé la responsabilité de la santé et de sécurité des 3500 personnes qui vivaient alors à Achraf. Ils ont mis le camp sous un blocus, n’autorisant personnes à en sortir, n’autorisant plus aucune visite de parlementaires, ni de juriste.

Ils ont cessé de leur livrer du carburant, de l’eau. Les habitants ont été obligés d’acheter leur approvisionnement hors d’Irak à des prix exorbitants. Puis ils sont érigés des haut-parleurs tout autour du camp pour hurler à pleins décibels des insultes, de la musique, et du bruit 24 heures sur 24 sept jours sur sept, pour les torturer psychologiquement. Et qu’est-ce qu’on a fait ? Rien ! Puis ils sont entrés dans le camp pour le premier massacre. A présent c’est le cinquième massacre. Il y a eu en tout 126 morts, dont les 52 tués récemment. 14 autres personnes sont mortes privées de soins médicaux appropriés. Et qu’est-ce qu’on a fait ? Rien. Qu’est-ce que la baronne Ashton a fait après chaque massacre ? Je pense qu’elle a recyclé le même communiqué, disant qu’elle se félicitait des assurances de Nouri Maliki comme quoi il a mené une enquête exhaustive pour trouver qui a commis ce massacre.

Une fois de plus, après le massacre du 1er septembre, il (Maliki) a dit : cela n’a rien à voir avec moi, je ne sais pas qui a exécuté cette opération terroriste, il y a du terrorisme dans tout l’Irak, je ne sais pas ce qu’est arrivé aux otages.

Nous savons que l’officier qui a pris part au commandement de ce massacre est une vieille connaissance. Il est poursuivi par la justice espagnole en raison de son implication dans un massacre précédent. Il était sur le terrain. Ahmed Qozair, qui était aussi un des commandants des massacres précédents. Le général Jamil Chemari, commandant des unités de la police de Diyala, le colonel Nahad commandant des forces militaires à Achraf. Ces quatre aux individus sont coupables de crimes contre l’humanité, ces quatre individus doivent être inculpés de crimes et doivent être traduit devant la justice à La Haye. Et celui qui a donné des ordres à ces gens pour mener ce massacre qui a fait 52 morts, ne peut être que le premier ministre en personne, Nouri Maliki parce qu’il concentre les pouvoirs de la défense, du renseignement et de la sécurité intérieure. Tout est contrôlé depuis son bureau. Il doit rendre des comptes pour ce qui est arrivé. La baronne Ashton qui se félicite en disant qu’il va mener une enquête, c’est comme si on disait à Bachar El-Assad qu’on se félicite de l’enquête qu’il va mener sur le gaz sarin qu’il a tiré sur la population à Damas. C’est grotesque, c’est absurde, c’est une injure à notre intelligence.

Ainsi donc nous sommes désormais confrontés à la crise des sept otages. Nous faisons tout notre possible actuellement au plus haut niveau aux États-Unis, et ici en Europe pour obtenir quelques interventions influentes. Vous savez que ce massacre a eu lieu. Et je pense que la raison pour laquelle le ministre des renseignements a été envoyé d’Iran le 29 aout à Bagdad, c’est parce qu’ils étaient assez intelligents. Ils ont vu que toute la communauté internationale était focalisée sur Damas. Ils ont compris que la presse internationale était focalisée sur Damas. Ils ont pensé qu’il pouvait commettre ce massacre sans que la presse n’y accorde beaucoup d’attention, sans que l’Occident ne fasse grand-chose.

Aujourd’hui je voudrais vous dire à tous que je suis un Achrafien. Je suis solidaire de ces personnes. Si leur vie à si peu de valeur, alors je dis à Maliki : « viens me tuer et emporte-moi en hélicoptère en Iran ! » je suis un Achrafien moi aussi, et j’espère que vous l’êtes tous.