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Les dissidents du Camp d’Achraf assez courageux pour se lever face à l’Iran, doivent être protégés par l’Occident

Par Lord Carlile of Berriew

Dailymail.co.uk  – Huit femmes ont été soit abattues à bout portant ou écrasées à mort sous les roues des véhicules blindés lorsque les forces irakiennes ont pris d’assaut le camp d’Achraf, près de Bagdad, le 8 Avril de l’année dernière, une raison de faire une pause ce dimanche de Pâques en leur mémoire.

En tout, 36 personnes ont été massacrées ce jour-là: tous sont des partisans de l’Organisation des Moudjahidines du peuple d’Iran (OMPI / MEK), les ennemis jurés des mollahs qui gouvernent aujourd’hui Téhéran.  Des centaines de résidents d’Achraf ont également été grièvement blessés. Alors que le raid est notoire dans le monde entier, personne n’a été tenu responsable. Les appels à une enquête indépendante de la commission des Affaires étrangères du Sénat américain, de la dirigeante de la politique étrangère de l’Union européenne, Catherine Ashton et de l’Organisation des Nations Unies sont restés lettre morte.

Le massacre de ces innocents sans défense n’est pas arrivé sans prévenir. Les jours précédents, les forces irakiennes étaient massées à l’extérieur des portes du camp d’Achraf – c’était un signe sinistre et alarmant.

L’ambassade américaine à Bagdad, consciente de la promesse de Washington d’éviter tout dommage infligé aux résidents pacifiques d’Achraf, a demandé des assurances du gouvernement irakien. Les résidents avaient accepté de se désarmer en 2003, lorsque l’armée américaine a libéré l’Irak de Saddam Hussein, en échange d’un engagement des États-Unis de les protéger jusqu’à ce qu’ils puissent être installés dans des pays tiers.

Les homologues irakiens des diplomates américains leur déclarèrent qu’aucune violence n’avait été planifiée. Légitimement rassurés par ces mensonges, ils transmirent le message aux résidents. En quelques heures, les gardes ouvrirent le feu sur des civils sans défense.

Tandis que la communauté internationale par la suite ne bougeait pas d’un pouce pour sanctionner le Premier ministre irakien Nouri al-Maliki et ses ministres, la cabale de Bagdad commença à planifier un massacre d’une dimension encore plus grande.

Al-Maliki annonça que le camp d’Achraf – la résidence des résidents depuis 26 ans – serait définitivement fermé d’ici la fin de l’année 2011. La date limite était arbitraire et non-négociable. Qui sait quel triste sort se serait abattu sur eux quand à l’abri du regard du public, on n’auraient sans doute plus entendu parlé pour nombre d’entre eux.

 Ce ne fut qu’après une énorme et implacable campagne internationale impliquant des dizaines de fonctionnaires de l’administration américaine, à la fois anciens et actuels, que la date limite du 31 Décembre fut reportée.

Peu de temps après, suite aux promesses faites par le secrétaire d’Etat américaine, Hillary Clinton et par l’ONU, Maryam Radjavi, chef de la Résistance iranienne, accepta le transfert des résidents d’Achraf au Camp Liberty, une ancienne base militaire américaine à Bagdad, où ils seraient entendus par l’Organisation des Nations Unies pour les réfugiés, avant leur transfert hors du pays.

Environ 1200 des 3400 résidents d’Achraf ont jusqu’à présent fait le voyage. Compte tenu des conditions du type carcéral préparé pour eux, sans doute que beaucoup de ceux qui se sont portés volontaires se demandent s’il n’aurait pas été mieux de rester à chez eu à Achraf.

Leur sécurité dans le camp ironiquement appelé Liberty est constamment sous la menace, non seulement des mêmes gardes irakiens responsables du massacre de 2011, mais aussi des agents iraniens infiltrés grâce aux agents iraquiens.

La nécessité pour l’occident de défendre ces dissidents iraniens est plus qu’humanitaire. Concernant l’impulsion grandissante de Téhéran pour acquérir des armes nucléaires, la protection de l’opposition iranienne a aussi un sens politique.

Les promesses faites par la secrétaire d’Etat américaine Hillary ont engendré le déplacement des résidents du camp d’Achraf vers le camp Liberty.

Face à l’isolement intérieur croissant, les sanctions internationales et une lutte de pouvoir destructive au plus haut niveau, les mollahs de Téhéran ont à présent le dos au mur. Ils ont un grand besoin de détruire plus que jamais leurs principaux adversaires.

Si, en mémoire de ceux qui ont été assassinés, les États-Unis voulaient maintenant soulager les souffrances de ceux qui sont encore en vie, la solution serait assez simple.

Suite aux décisions prises par les tribunaux du Royaume-Uni et l’Union européenne, le Département d’Etat américain pourrait ôter l’OMPI de sa liste désignant les organisations terroristes.

Son inclusion injuste était justement l’excuse du gouvernement de l’Irak pour lancer l’attaque d’Achraf. La désignation a également été un véritable cadeau fait à Téhéran, qui utilise la liste pour justifier sa propre répression de la résistance intérieure.

Le 29 février, lors d’une audience au Congrès, la Secrétaire d’Etat américain a déclaré que «la coopération de l’OMPI au cours de la fermeture réussie et pacifique du camp d’Achraf» serait «un facteur clé dans toute décision» concernant la désignation terroristes de l’organisation.

En renonçant à leur maison au camp d’Achraf, et au moyen d’un accord volontaire d’être emprisonné dans le camp Liberty, 1200 Ashrafiens ont d’ores et déjà démontré qu’ils étaient plus que disposés à jouer leur rôle dans le processus de paix.

Ce 10 avril, deux jours après l’anniversaire du massacre, le Conseil de sécurité des Nations Unies va recevoir un rapport du représentant spécial de l’ONU en Irak, l’ambassadeur Martin Kobler.

Le traitement des dissidents iraniens par Bagdad sera un bon baromètre la dimension de la volonté du gouvernement de faire partie de la communauté internationale.

Espérons le, cette question aura une place importante dans le rapport réalisé avec justesse, utile pour les réfugiés, alors que l’on suppose que l’ONU fonctionne et que le Représentant spécial de l’ONU profitera de l’occasion pour presser le gouvernement irakien à garantir les droits minimums des réfugiés.

Laissez-nous à présent récompenser les partisans de la Résistance iranienne pour leur sacrifice, en radiant l’OMPI de la liste des organisations terroristes des Etats Unis et en trouvant des pays tiers où les résidents d’Achraf persécutés pourront à nouveau vivre dans la paix. Mais, pour commencer, leurs droits au sein du camp Liberty, leur nouvelle demeure, doivent être garantis. Ce serait un nouveau début solide.

Lord Carlile de Berriew, CBE, FRSA, est un député libéral-démocrate de la Chambre des lords et un membre éminent du Comité parlementaire britannique pour la liberté en Iran. En 2001, il a été nommé examinateur indépendant du gouvernement de la législation antiterroriste, un poste qu’il a occupé jusqu’en 2011. Lord Carlile a été nommé Commandeur de l’Ordre de l’Empire britannique (CBE) dans les décorations du nouvel an 2012 pour des services à la sécurité nationale.

Publié  le 6 Avril 2012
http://www.dailymail.co.uk/debate/article-2126113/Camp-Ashraf-massacre-Iranian-dissidents-protected-west.html