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Le représentant d’Achraf appelle l’ONU, les USA et l’UE d’empêcher l’ingérence du régime iranien dans le dossier d’Achraf

Les résidents sont préoccupés par l’absence de considération du représentant spécial de l’ONU pour leur ligne rouge légitime et raisonnable qui s’oppose à l’ingérence des mollahs dans le destin des opposants.

Dans une lettre adressée au Secrétaire général des Nations-Unies, aux dirigeants des Etats-Unis et de l’Union européenne, le représentant des résidents d’Achraf et de Liberty, s’est dit profondément inquiet du voyage à Téhéran de M. Martin Kobler, le Représentant spécial du Secrétaire général des Nations-Unies pour l’Irak (RSSG), et de ses négociations avec la dictature religieuse concernant le sort de ces résidents. Soulignant une fois de plus la ligne rouge concernant l’implication du régime iranien dans le dossier de ses opposants à Achraf et à Liberty, il a exhorté l’intervention immédiate du Secrétaire général.

 

Ces derniers mois, les résidents, leurs représentants et avocats, ainsi que de nombreux groupes parlementaires et de personnalités politiques en Europe et aux États-Unis ont condamné l’ingérence du régime iranien dans le dossier d’Achraf et ont exigé à coup d’arrêt à ces ingérences. Cette ligne rouge légitime et raisonnable a cependant été ignorée en permanence par M. Kobler.

En rappelant ses trois courriers rédigés à M. Kobler les 18, 19, et 20 mai, pour y exprimer ces mêmes préoccupations, le représentant des résidents d’Achraf a expliqué : M. Kobler a laissé lettres mortes ces courriers, comme les précédents, il s’est même abstenu de récuser simplement les propos que lui avaient attribué le régime iranien et le Conseiller pour la Sécurité du gouvernement irakien.

Le 24 avril dernier, Fayaz Al-Ameri, le conseiller du Premier ministre irakien pour la Sécurité nationale, a déclaré sur la chaîne publique irakienne: « Il est naturel que le dossier de l’organisation terroriste (l’OMPI) soit discuté avec la partie iranienne. (…) M. Martin Kobler, le représentant du Secrétaire général des Nations-Unies en Irak, a eu de longues discussions avec la partie irakienne et la partie iranienne. Tant à travers l’ambassade d’Iran que d’autres canaux de communication, il a discuté avec la partie iranienne pour réunir les éléments de l’application de l’entente conclue entre lui et l’Irak concernant la fermeture du camp d’Achraf et pour mettre fin à la présence de l’organisation sur le sol irakien cette année. Il a notamment été discuté du mécanisme et du rôle que l’Iran doit jouer dans le règlement de ce problème.»

Le 25 avril, le CNRI a déclaré à ce propos : « La Résistance iranienne exprime ses plus vives protestations et met en garde le gouvernement irakien et le RSSG, et appel le Secrétaire général à interdire toute discussion et négociation avec la dictature iranienne de la part des organes et des responsables onusiennes concernant les membres de l’OMPI à Achraf et à Liberty. »

Le 7 mai, avec le voyage à Téhéran de M. Martin Kobler, la Résistance iranienne a mis en garde «  une nouvelle fois, contre tout dialogue avec le régime des mollahs et l’implication de ce régime dans le dossier d’Achraf. »

Le 9 mai, le Comité international pour la Recherche de la Justice (ISJ), qui regroupe 4000 parlementaires, a déclaré : « La visite de M. Kobler à Téhéran, exactement le jour du transfert du cinquième groupe de résidents, soulève plus que jamais une serie de questions et d’inquiétudes, surtout qu’au cours de son voyage en Europe en février, M. Kobler a déclaré à la partie européenne que l’ambassadeur iranien en Irak avait suggéré comme condition à sa visite en Iran, le transfert d’Achraf des membres de l’OMPI. »

Dans sa lettre, le représentant des résidents d’Achraf qualifie l’attitude de l’UNAMI et du RSSG contraires aux déclarations du Secrétaire général qui avait insisté sur l’importance de trouver une solution « acceptable à la fois pour le gouvernement d’Irak et les résidents du camp », et même avec les propres propos de M. Kobler, le 6 décembre 2011 au Conseil de sécurité, qui avait déclaré : « toute solution viable doit être acceptée à la fois par le gouvernement irakien et les résidents du camp d’Achraf.»

On se souvient que M. Kobler a signé, le 25 décembre 2011, le « protocole d’entente » avec le conseiller pour la Sécurité du gouvernement irakien, sans avertir les résidents. Malheureusement, tant les clauses de cet accord, que  les cautions contenues dans la lettre du 28 décembre de M. Kobler aux résidents d’Achraf, qui l’avait joint au texte du protocole d’entente, ont été piétinés les uns après les autres.

Les cautions des lettres subséquentes du RSSG concernant la présence des forces militaires dans le camp Liberty, le transfert des camions de services et les véhicules nécessaires à Liberty, le transfert des besoins minimales pour les handicapés et les paraplégiques, la question des biens meubles et immeubles, sont foulés aux pieds sans la moindre protestation de la part de l’UNAMI ou de M. Kobler.

En rappelant l’absence des normes minimaux humanitaires et des droits de l’homme à Liberty, la lettre se réfère au courrier du 28 janvier des résidents au RSSG :
« Nous sommes sous pression pour aller “ volontairement” à un “centre de détention” au lieu d’un “camp de réfugiés”, ou bien on aura à faire face a un autre massacre pour lequel nous serons blâmés. Le choix entre “ un centre de détention ou le massacre” coïncide curieusement avec les deux options bien connues du régime iranien pour l’anéantissement de sa principale force d’opposition et l’atteinte à sa dignité. »

La lettre fait ensuite référence aux nombreuses signes de flexibilités montrées par les résidents, notamment le fait d’ignorer leurs droits d’exilés en Irak après 25 ans de résidence dans ce pays, de faire des demandes de statut de réfugié à titre individuel sous la suggestion du HCR, d’accepter le plan du Parlement européen pour le transfert vers des pays tiers, d’accepter de quitter Achraf alors qu’ils l’ont transformé d’un terrain aride en une cité développée… Malgré tout, les résidents sont aujourd’hui confrontés à perdre leur maison et à être déplacé de force.

Sous la couverture de l’ONU, un centre de détention a été créé en prétendant que c’est un « lieu temporaire de transition » (TTL) et administré par un des auteurs des massacres de juillet 2009 et d’avril 2011, Sadegh Mohammed-Kazem. Un individu poursuivi par la justice espagnole et pour qui les lettres et les accords du RSSG ne comptent pas.

Il faut se rendre à l’évidence que le TTL est un projet manqué. Il n’y a pas de perspective à court terme pour le transfert des résidents hors de l’Irak. L’UNAMI a déclaré aux représentants d’Achraf que le transfert des résidents de Liberty vers des pays tiers ne sera pas possible tans que l’OMPI n’aura pas été rayé de la liste noire américaine. Cela signifie que Liberty n’est pas un TTL prévu pour quelques jours ou semaines ou mois. Par conséquent, l’absence des normes humanitaires et des droits de l’homme, ainsi que la violation des déclarations du HCR concernant les droits fondamentaux, la sûreté, la sécurité et la liberté de mouvement des résidents, ne peuvent être ignorés sous prétexte que Liberty est un TTL.

En conclusion de sa lettre, le représentant des résidents a insisté que les résidents d’Achraf et de Liberty ne demande rien de plus que l’application des clauses contenues dans les rapports du Secrétaire général au Conseil de sécurité. Il a résumé en six points les demandes des résidents contenus dans les précédentes lettres des résidents à M. Kobler :

1- Le RSSG ne permettra aucune ingérence du régime iranien contre ses opposants dans les camps d’Achraf et Liberty.
2- Tous les accords et engagements relatifs au cinquième contingent, principalement des femmes, seront respectés par le gouvernement irakien (6 camions de services, 25 camions pour le transfert de leurs biens, 6 bungalows et trois véhicules spéciaux pour les paraplégiques).
3- Avant tout nouveau transfert, tous les clauses des lettres du RSSG, particulièrement ce qui concerne la police, les 10 cars pour chaque convoi, la date précise pour le raccordement de Liberty au réseau d’eau urbain et à l’électricité de la ville, le droit à la construction, à un espace vert et à planter des arbres, devront être appliqués.
4- Le statut légal de Liberty sera reconnu comme un camp de réfugiés.
5- L’ONU garantira la vente de tous les biens meubles et immeubles des résidents d’Achraf ou permettra le transfert des biens meubles vers un autre pays/ou au Kurdistan irakien.
6- Les États-Unis iront inspecter le camp d’Achraf le plus tôt possible.

Secrétariat du Conseil national de la Résistance iranienne
Le 23 mai 2012