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Le détournement d’une partie du cortège pour le camp Liberty, stoppe le processus du transfert des réfugiés d’Achraf

Par afchine alavi
Mediapart – 05 Mai 2012 – Après deux semaines de négociations intenses, 400 résidents d’Achraf viennent de quitter ce camp en Irak pour se rendre au camp de Liberty près de Bagdad, ce qui porte à près de 2000 le nombre d’opposants iraniens dans ce camp transformé en un camp de détention par les forces irakiennes.

Le camp d’Achraf a subit deux attaques des forces irakiennes qui ont laissé 47 morts parmis les habitants du camp. Depuis l’ONU est intervenu et a passé un accord avec le gouvernement irakien pour le transfert de ces opposants iraniens vers un ancien camp américain en attendant leur transfert vers les pays sûrs. Mais ces déplacements et les conditions à Liberty se transforme en calvaire. L’inspection des affaires des résidents par les forces irakiennes a duré huit jours, du 27 avril au 4 mai, dans une chaleur insupportable.

Refus des facilités pour les réfugiés handicapés

Le départ de ce cinquième contingent a eu lieu avec les insistances du Conseiller spécial du Secrétaire d’État américain pour Achraf, M. Daniel Fried et du Représentant spécial du Secrétaire général des Nations-Unies Martin Kobler.  Cependant, en dépit des assurances de M. Kobler, les autorités irakiennes n’ont même pas autorisé le transfert des véhicules et des bungalows spécialement aménagés pour les handicapés et les paraplégiques.

Alors que le camp Liberty souffre de nombreux défaillance dont l’absence d’eau potable, de la pénurie d’électricité ou des problèmes de non fonctionnement des égouts, il  a fallu  deux semaines de négociations pour  que les habitants puissent transférer 3 camions-citernes d’eau, 2 camions-citernes pour l’évacuation des égouts,  1 camion-citerne pour le carburant accompagner le cinquième contingent jusqu’à Liberty.  Les habitants ont été transférés à bord d’autocars.

Faisant semblant d’avoir accepté les demandes des habitants, pour les persuader à partir, les autorités irakiennes ont obligé  tous les véhicules utilitaires et  camions de services   à faire demi-tour et revenir à Achraf. Cette violation flagrante des accords, s’est produite sous les yeux des observateurs des Nations-Unies.

Le détournement des véhicules utilitaires par les Irakiens, stoppe l’opération de transfert

Maryam  Radjavi, la présidente élue du Conseil national de la Résistance iranienne, dont les résidents d’Achraf avaient accepté à sa demande de transfert vers Liberty, a exhorté l’intervention immédiate du Secrétaire général des Nations-Unies et les responsables américains. Elle a déclaré, tant que ce problème n’aura pas été résolu et que les accords n’auront pas été appliqués dans leurs intégralités, elle n’entend plus conseiller aux résidents d’Achraf de partir pour Liberty.

le Haut Commissariat des Nations-Unies pour les réfugiés, avait insisté sur le droit à la liberté de mouvement pour les résidents de Liberty, ce camp reste cependant une prison pour ses résidents, encerclés par les blindés.

Rappelons que Maliki le premier ministre irakiens s’était rendu récemment en Iran, dont les autorités  lui ont  demandé de maintenir la pression sur les principaux opposants de Téhéran qui se trouvent en Irak.

Le camp Liberty est en proie à de sérieux problèmes sanitaires, médicaux et sécuritaires dû à la présence des forces irakiennes armées.  Le détournement  des camions d’eau, de carburant et de vidange vont encore accentuer ces problèmes.

Pressions en Iran  sur les familles des résistants

Pendant ce temps le régime de Téhéran multiplie la pression sur les familles des résidents des camp d’Achraf et de Liberty qui appartiennent au mouvement des Moudjahidine du peuple d’Iran qui prône l’instauration d’un Etat laïque et démocratique en Iran.

A la prison d’Évine, les bourreaux ont privé de soin M. Ali Moézi, 63 ans, atteint de cancer, de déficience rénale et d’arthrose aigue. Il avait été emprisonné une première fois dans les années 1980. Puis, en 2008, il a été arrêté à Téhéran pour avoir rendu visite à ses deux enfants à Achraf. Finalement, il a été arrêté pour une troisième fois le 15 juin 2011, quelques jours avant la date de son opération chirurgicale, en dépit de son état de santé gravissime. Il est actuellement incarcéré en isolement dans la section 209 d’Evine. Son arrestation est principalement dû à sa participation dans les funérailles du prisonnier politique Mohsen Dogmetchi, un bazari sympathisant de l’OMPI qui avait été privé également de soin et martyrisé à mort dans la prison.

M. Machallah Haéri, 61 ans, un parent des Achrafiens, a été arrêté, avec son épouse, et transférée à la section 209 de la prison d’Evine. Il souffre de plusieurs complications de santé notamment une récente hémorragie interne et une déficience cardiaque, avec déjà deux infarctus à son actif. En décembre 2009, les agents du régime l’ont retiré de son lit d’hôpital pour être reconduit à la prison d’Evine. La justice des mollahs a condamné Machallah Haéri à 15 ans de prison pour avoir rendu visite à ses enfants à Achraf.

Mme Kobra Banazadeh-Amirkhizi, qui a perdu un oeil en raison des tortures subies, risque de perdre l’autre œil parce que les autorités interdisent que des soins lui soient prodigués. En 2008, elle a été arrêtée et condamnée à cinq ans de prison pour l’unique raison d’avoir tenté d’aller à Achraf pour rendre visite à ses proches.

Des condamnations à mort pour Moharebeh

Par ailleurs, La Cour suprême des mollahs a confirmé la peine capitale pour M. Abdolreza Ghanbari, 45 ans, condamné pour avoir été en liaison avec l’OMPI. Ce professeur d’université avait été une première fois arrêtée en 2007, il a été expulsé de l’université. Après avoir été libéré de la prison, il a continué à travailler comme enseignant à Pakdacht (Varamine). Le 27 décembre 2009, le jour du soulèvement de la population lors de la journée de l’ Achoura, il a été de nouveaux arrêtés et condamnés à mort, avec comme chef d’inculpation l’accusation de « moharabeh », pour lien avec l’OMPI.

La Cour suprême a également  confirmé la peine de mort à l’encontre de M. Gholam-Reza Khosravi Savadjani, 47 ans, condamnés pour« moharabeh » (guerre contre Dieu) et pour avoir aidé financièrement OMPI. M. Khosravi avait déjà été emprisonné à la prison de Kazeroun (sud de l’Iran) pendant cinq ans au début des années 1980. De nouveau, en 2007, il a été interpellé et condamné à six ans de prison à Rafsanjan (sud-est de l’Iran). En 2010, les bourreaux du régime l’ont transféré à la prison d’Evine et l’ont rejugé et condamné cette fois à la peine capitale pour avoir fait une contribution financière à l’OMPI. M. Khosravi a été maintenu pendant plus de 40 mois en isolement.

La Résistance iranienne a appellé la communauté internationale et les organes de défense des droits de l’homme, notamment le Haut commissaire pour les droits de l’homme, les rapporteurs spéciaux sur les arrestations arbitraires, la torture et les exécutions, pour intervenir d’urgence afin d’empêcher l’application de ces condamnations.

  Afchine Alavi, membre de la commission des affaires étrangères du CNRI, le Conseil national de la Résistance iranienne.