samedi, juillet 27, 2024
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Cécile Rilhac : notre mission est de porter la voix du peuple iranien en lutte pour une vraie démocratie

Cécile Rilhac : notre mission est de porter la voix du peuple iranien en lutte pour une vraie démocratie
Cécile Rilhac

« Nous allons porter la voix du peuple et particulièrement la voix des femmes iraniennes qui sont à l’avant-garde de ce mouvement », a déclaré Cécile Rilhac, présidente du Comité parlementaire pour un Iran démocratique. Le CPID à l’Assemblée nationale française a tenu mardi une réunion sur la situation en Iran. Réunis à salle Colbert, des parlementaires et des personnalités engagées pour la cause de la liberté en Iran ont apporté leur soutien précieux au peuple iranien et à sa révolution démocratique pour un Iran libre. Dans son intervention, la députée du Val-d’Oise, Renaissance, a déclaré :

« Nous avons cette même volonté de soutenir le peuple iranien dans sa recherche de démocratie, mais avant tout de liberté. Le CPID a donc soutenu et accompagné le soulèvement à travers plusieurs communiqués, notamment en décembre, après les cruelles pendaisons de deux jeunes manifestants.

Rappelons que le pouvoir des mollahs, aujourd’hui s’il massacre, s’il tue, s’il condamne et s’il exécute, c’est bel et bien pour terroriser sa propre population, pour justement éviter qu’elle se soulève, qu’elle poursuive ce soulèvement. Et bien entendu, le CPID est aux côtés des Iraniens pour essayer, de loin, de leur donner ce courage dont ils ont tant besoin pour continuer à descendre dans la rue, pour continuer à se battre.

Nous avons donc tenu notre première réunion le 25 octobre dernier, au début de l’insurrection iranienne. J’avais à l’époque, avec les vice-présidents, pris la parole dans un communiqué de presse que je vous relis : « Cette première réunion du CPD se tient dans un contexte particulier, car depuis plus d’un mois l’Iran connaît ce soulèvement populaire extrêmement massif, porté par les femmes et les jeunes. Cette population qui demande tout simplement le respect de leurs droits fondamentaux et inaliénables. Face à ces aspirations légitimes, le régime autoritaire iranien a fait le choix inhumain de durcir sa répression. Et nous avons tous été collectivement indignés, choqués par la brutalité des images et les témoignages qui nous sont parvenus. Face aux exactions commises, notamment à l’encontre des jeunes et des enfants, nous ne pouvons rester silencieux. »

Ces propos que nous avons tenu conjointement en octobre, nous ne pouvons que les réitérer aujourd’hui. C’est la mission que nous nous sommes donnés au sein de ce comité de ne pas rester silencieux et de porter la voix du peuple iranien en lutte pour une vraie démocratie et particulièrement la voix des femmes iraniennes qui sont à l’avant-garde de ce mouvement. Cependant, le CPID a lui-même parcouru un long chemin depuis plus de quinze ans et a partagé un certain nombre de valeurs qui correspondent parfaitement à nos valeurs républicaines.

C’est ce que nous défendons dans un Etat de droit. Nous défendons par exemple l’abolition de la peine de mort. L’égalité complète des femmes et des hommes dans les droits politiques, sociaux, culturels et économiques. Nous défendons la participation égale des femmes à la direction politique. La liberté qu’elles doivent avoir de choisir librement leur tenue vestimentaire. Nous défendons d’une manière commune l’indépendance de la justice. Nous défendons la liberté d’expression. Nous défendons la liberté de manifestation.

Et ces valeurs, nous les avons retrouvées dans le programme, le fameux programme en dix points que Maryam Radjavi propose pour un Iran libre, débarrassé de la théocratie des mollahs.

Parmi ces valeurs et principes démocratiques, il y a les élections libres, c’est à dire le choix du suffrage universel comme seule source de la légitimité d’un pouvoir. Et c’est pourquoi nous rejetons toute forme de dictature que ce soit celle de mollahs qui se donnent une légitimité divine pour réprimer violemment leur peuple ou l’ancienne dictature monarchique qui reconnaissait une certaine légitimité par un lien du sang et de parenté.

Par conséquence, ce slogan des Iraniens qui nous parvient à l’intérieur du pays et qui répète partout à bas le tyran qu’il se nomme chah ou mollah, et bien c’est aussi notre devise.

Il est évident qu’il appartient au peuple iranien et à lui seul de choisir dans des élections libres le pouvoir démocratique qui remplacera la dictature religieuse en Iran. Cependant, l’engagement du CPID, dès sa fondation, a été avec celles et ceux qui ont payé un prix lourd pour leur combat pour paver le chemin du peuple iranien à atteindre cette démocratie. Des hommes et des femmes qui ont perdu des parents, des frères, des sœurs… depuis de trop longues années de mobilisation pour mettre fin au régime des mollahs et qui ont duré eux-mêmes – et il y en a un certain nombre dans cette salle – des années de prison. Certains ont été torturés. Et je les ai, pour certains, connus de près, et je ne les remercierai jamais assez de m’avoir permis de comprendre la cause iranienne, de comprendre leur parcours. Parce que ce sont des partages douloureux.

C’est un honneur de partager justement ces moments de leur intimité. Donc en fait, merci à elles, en priorité, puisque ce sont d’abord des femmes qui sont venues me voir et merci à eux ensuite pour m’avoir accueilli aussi chez eux et de m’avoir permis quelque part de me cultiver et de comprendre ce qui se passait en Iran et ce qui fait qu’aujourd’hui.

Et donc vous l’avez bien compris, aujourd’hui c’est avec beaucoup d’humilité mais aussi beaucoup de fierté et énormément de détermination que je suis donc vraiment fière d’avoir été nommée présidente de ce CPID et fière d’animer ce genre de débats aux côtés de mes collègues, aux côtés des représentants du peuple iranien en France et aux côtés de personnalités comme vous. »