samedi, juillet 27, 2024
AccueilActualitésActualités: Iran & MondeIran : L'opposition affirme que Téhéran possède 4000 centrifugeuses

Iran : L’opposition affirme que Téhéran possède 4000 centrifugeuses

Alireza JaafarzadAssociated Press, Vienne, 9 août – Par Wiliam J. Kole – l’Iran a fabriqué près de 4000 centrifugeuses capable d’enrichir de l’uranium à usage militaire, a affirmé mardi un opposant iranien qui a aidé à découvrir près de vingt années d’activités nucléaires secrètes en 2002.

 

Alireza Jafarzadeh a déclaré à Associated Press que les centrifugeuses – dont il dit qu’elles sont inconnues de l’agence de contrôle onusienne – sont prêtes à être installées dans le site nucléaire de Natanz.

Jafarzadeh qui dirige Strategic Policy Consulting, un cabinet d’expertise situé à Washington et spécialisé sur l’Iran et l’Irak, a dit que l’information – qu’il qualifie de « très récente » –    vient de sources internes du régime de Téhéran qui se sont avérées juste par le passé.

 

Aucune des allégations de Jafarzadeh n’a pu être vérifiée immédiatement.

 

L’Agence internationale de l’énergie atomique, qui tenait d’urgence une réunion sur l’Iran mardi, n’a pas fait de commentaire immédiat sur les allégations concernant les centrifugeuses. L’agence avait précédemment déclaré connaître l’existence de 164 centrifugeuses à Natanz.

 

L’Iran n’a pas fait dans l’immédiat de commentaires sur les déclarations de Jafarzadeh.

 

Conformément à un accord avec l’AIEA, l’Iran s’était engagé à cesser de fabriquer des centrifugeuses, qui peuvent être utilisées pour enrichir l’uranium à des niveaux suffisamment élevés pour servir de combustible à une arme atomique.

 

Les centrifugeuses peuvent aussi être utilisées pour générer de l’énergie nucléaire pacifique, sur laquelle insiste l’Iran. Les Etats-Unis avancent que ce pays poursuit en secret des efforts pour produire des armes nucléaires.

 

« Ces 4000 centrifugeuses n’ont pas été déclarées à l’AIEA et le régime a caché la production de ces machines aux inspecteurs pendant les négociations avec l’Union européenne ces 21 derniers mois », a affirmé Jafarzadeh dans une interview téléphonique.

 

L’Iran samedi a rejeté une série d’avantages de l’UE présentés par les envoyés de la Grande-Bretagne, de la France et de l’Allemagne lundi, il a annoncé qu’il avait repris ses activités de conversion de l’uranium dans son site nucléaire d’Ispahan.

 

Jafarzadeh a dit que les centrifugeuses étaient fabriquées à Ispahan et Téhéran, et que la construction de bâtiments, de fondations en bétons et d’autres travaux nécessaires pour préparer le site de Natanz à l’installation des centrifugeuses se sont poursuivis ces derniers mois.

 

Le conseil de gouverneurs de l’AIEA formé de 35 nations s’est réuni pour évaluer les dernières activités nucléaires de l’Iran et des diplomates affirment qu’il pourrait délivrer un avertissement officiel à Téhéran.

 

Le conseil cependant ne semblait pas vouloir déférer l’Iran devant le Conseil de Sécurité de l’ONU, qui a l’autorité pour imposer des sanctions économiques ou politiques au régime.

 

Jafarzadeh a dit que l’Iran pratiquait une « vaste » utilisation d’organisations ou compagnies écrans  pour la production et le test de pièces de centrifugeuses. Il a identifié ces compagnies comme étant Pars Tarash, Kala Electric et Energy Novine, et a précicé que toutes avaient des bureaux dans un bâtiment du centre de Téhéran qui abrite l’Organisation de l’énergie atomique.

 

Pars Tarash, qui a été mentionnée dans les rapports de l’AIEA, utilisent des sous-traitants pour la fabrication de certaines composantes de centrifugeuses, a affirmé Jafarzadeh. Il a dit que l’université Malek Achtar d’Ispahan était aussi impliquée dans la production de pièce de centrifugeuses.

 

Ces compagnies « ne savent pas ce qu’elles fabriquent – on leur donne juste les caractéristiques de certaines pièces – mais la compagnie Pars Tarach  sait ce qu’elle fabrique : des centrifugeuses », a-t-il dit.

 

En 2002, Jafarzadeh – alors membres du Conseil national de la Résistance iranienne, un groupe d’opposition en exil – avait révélé des informations sur deux sites nucléaires secrets permettant de découvrir près de vingt années d’activités atomiques secrètes iraniennes et avait déclenché les craintes actuelles sur l’intention de Téhéran de fabriquer une bombe.

 

Le conseil est la branche politique des Moudjahidine du peuple, un groupe que Washington et l’Union européenne ont placé sur la liste des organisations terroristes.

 

Jaffarzadeh a identifié les deux ingénieurs en chef qui travaillent sur les pièces de centrifugeuses comme étant Morteza Behzad, qui travaille pour l’agence atomique iranienne et dirige Pars Tarash, et Ali Karimi, un ingénieur du ministère de la défense doté d’une expérience sur les centrifugeuses P2 plus avancées.

 

« Il est clair maintenant que contrairement aux prétentions de l’Iran sur sa transparence et sa coopération avec l’AIEA,  il n’a pas cessé de tromper, il n’a pas cessé de mentir et de cacher son programme », a dit Jafarzadeh  par téléphone depuis Washington.

 

En juin 2004, des diplomates avaient dit à AP à Vienne que l’Iran avait reconnu avoir rechercher environ 4000 aimants nécessaires à l’équipement de l’enrichissement de l’uranium sur le marché noir européen et avait laissé planer la possibilité d’en acquérir un « grand nombre ». Il n’était pas clair si les aimants étaient destinés à 4000 centrifugeuses, a ajouté Jafarzadeh.

 

Un mois plus tard, en juillet 2004, l’Iran a confirmé qu’il avait repris la fabrication de centrifugeuses, tout en disant ne pas avoir repris l’enrichissement d’uranium.

 

La Grande-Bretagne, la France et l’Allemagne ont demandé d’urgence une réunion de l’AIEA après que Téhéran ait annoncé son intention de reprendre la conversion, le procédé qui précède l’enrichissement. L’uranium hautement enrichi peut être utilisé pour la fabrication d’armes ; l’uranium enrichi à des moindres degrés est utilisé pour générer de l’électricité.