samedi, juillet 27, 2024
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ElBaradei demande à l’Iran d’accélérer sa coopération avec l’AIEA

Agence France Presse – Le directeur de l’Agence internationale de l’énergie atomique Mohamed ElBaradei a demandé à l’Iran d’accélérer sa coopération pour éclaircir les zones d’ombre de son programme nucléaire d’ici mars, a-t-il déclaré vendredi dans un point de presse à Téhéran.

M. ElBaradei a discuté avec le directeur de l’Agence iranienne de l’énergie atomique, Gholamreza Aghazadeh, "des moyens d’accélérer le rythme de notre coopération pour clarifier toutes les questions en suspens avant mon rapport en mars" devant le Conseil des gouverneurs de l’AIEA, a-t-il dit.

L’Iran et l’AIEA avaient conclu un accord en août dernier pour clarifier ces zones d’ombre d’ici la fin 2007, mais le directeur de l’AIEA a laissé entendre que beaucoup de travail restait à accomplir à cet égard.

M. Elbaradei a ainsi évoqué vendredi à propos des questions en suspens des "échanges de vues amicaux et francs" dans ses discussions avec M. Aghazadeh, qui soulignent, en langage diplomatique, l’existence de désaccords persistants.

Son interlocuteur iranien a fait état en revanche de "très bonnes et larges négociations", en assurant que Téhéran est "d’accord pour donner des informations pour que (l’AIEA) puisse présenter son rapport définitif au mois de mars".

L’Iran considère que sa coopération actuelle avec l’agence est largement satisfaisante, et que son dossier devrait donc revenir devant l’AIEA, et ne plus être aux mains du Conseil de sécurité de l’ONU.

"Nous attendons que notre dossier revienne devant l’AIEA après le rapport de mars", a dit M. Aghazadeh.

Le Conseil de sécurité a déjà exigé à trois reprises de Téhéran qu’il coopère pleinement avec l’Agence et qu’il suspende surtout son enrichissement d’uranium.

Les Occidentaux ont insisté sur le fait que si Téhéran ne coopérait pas et ne suspendait pas son enrichissement, ils chercheraient à obtenir un durcissement des sanctions du Conseil touchant la République islamique.

M. ElBaradei a rappelé que son précédent rapport en novembre avait souligné que si l’Agence "peut clarifier la nature des activités nucléaires passées et actuelles (de l’Iran), nous pouvons désamorcer la confrontation entre l’Iran et le groupe 5+1".

Ce groupe rassemble les cinq membres permanents du Conseil de sécurité (Chine, Etats-Unis, France, Grande-Bretagne, Russie) et l’Allemagne.

C’est le sixième déplacement en Iran du responsable égyptien de l’AIEA depuis 2003 ayant pour objet, comme les précédents, d’éclaircir le caractère du programme nucléaire iranien.

L’Iran affirme que son objectif est purement civil, alors que de nombreux pays, particulièrement les Occidentaux, craignent qu’il puisse être détourné à des fins militaires.

Téhéran a vu comme une victoire la publication en décembre d’un rapport des services de renseignement américains, selon lequel le pays a bien poursuivi un programme nucléaire militaire mais l’a suspendu en 2003.

Les Occidentaux, en revanche, ont souligné que cette estimation du renseignement américain n’enlevait rien au danger que représente la poursuite par Téhéran de son enrichissement d’uranium.