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Conférence internationale à Paris : à la veille de la Journée internationale des droits humains

Il ne faut pas occulter le crime contre l’humanité à Achraf et les exécutions collectives en Iran sous prétexte de négociations nucléaires

  • Maryam Radjavi : la communauté internationale doit envoyer le bilan des violations des droits humains du régime des mollahs au Conseil de sécurité de l’ONU, apporter son soutien à la libération des prisonniers politiques et appeler à l’arrêt des exécutions en Iran
  • Bien qu’il ait été forcé de faire un pas en arrière, le régime iranien n’a pas du tout l’intention d’abandonner la fabrication de la bombe atomique

Le 7 décembre 2013 à Paris, à la veille de la Journée internationale des droits humains, une conférence a mis en garde contre le fait d’occulter les crimes contre l’humanité à Achraf et les exécutions collectives en Iran sous prétexte de négociations avec les mollahs sur le nucléaire. Des personnalités américaines et européennes ont affirmé qu’il ne fallait pas réduire la pression des sanctions tant que le régime n’aura pas totalement abandonné son projet de fabrication de la bombe atomique.

La conférence, tenue en présence de Maryam Radjavi, présidente élue de la Résistance iranienne, a abordé le bilan du gouvernement Rohani en matière de violations des droits humains en Iran et le massacre des opposants iraniens au camp d’Achraf. La conférence a souligné la nécessité de faire immédiatement libérer les 7 otages d’Achraf, enlevés par les forces spéciales du premier ministre Maliki, à la demande du régime iranien et détenus depuis en otages. Elle a également insisté sur la protection des 3000 opposants au régime iranien au camp Liberty. Deux requêtes que demandent depuis plus de trois mois des centaines de demandeurs d’asile au camp Liberty  et leurs familles dans divers pays du monde  et qui pour cela mènent une grève de la faim ; un grand nombre d’entre eux sont aujourd’hui dans un état gravissime.  

La conférence a été ouverte par Jean-François Legaret, maire du Premier arrondissement de Paris, et présidée par Naomi Tutu, consultante pour l’Afrique de l’ouest et fille du prix Nobel Desmond Tutu, archevêque d’Afrique du Sud.

Outre Maryam Radjavi, Rudy Giuliani, ancien maire de New York, Howard Dean, ancien président du parti démocrate américain et candidat à la présidentielle de 2004, ancien gouverneur du Vermont, Michael Mukasey, ancien ministre de la Justice des Etats-Unis, Louis Freeh, ancien directeur du FBI, Cynthia Fleury, professeur de philosophie politique à l’Université américaine de Paris et maitre de conférences à l’Institut d’Etudes Politiques de Paris, Geir Haarde, ancien Premier ministre d’Islande, ont pris la parole.

Marquant la Journée internationale des droits humains, Maryam Radjavi a déclaré : « Le problème de l’Iran, c’est la résistance d’un peuple excédé qui veut se débarrasser depuis trente ans du fascisme religieux et ouvrir la voie à des élections libres, à la souveraineté populaire et à une république. Mais pour conserver le pouvoir, les mollahs ont éradiqué de la pire manière les droits humains ».

Evoquant le communiqué d’Amnesty International sur les 600 exécutions au cours de ces onze derniers mois en Iran, dont 400 ont eu lieu sous Rohani, Maryam Radjavi a déclaré que les mollahs pour rester au pouvoir ont augmenté la répression, spécialement les exécutions, imposé diverses inégalités aux minorités ethniques et religieuses et diverses discriminations et violences aux femmes,.

Mme Radjavi a demandé à la communauté internationale et particulièrement aux gouvernements occidentaux d’envoyer le dossier de violations des droits humains du régime iranien devant le Conseil de sécurité de l’Onu, de soutenir la libération des prisonniers politiques et de subordonner les relations économiques avec le régime à la fin des exécutions en Iran.

La présidente élue de la Résistance iranienne a estimé que la signature de l’accord du régime avec les 5+1 marquait un tournant dans les événements concernant l’Iran. « Bien que cet accord comporte des lacunes injustifiées, le régime du Guide suprême, affaibli et dans l’impasse, s’est vu contraint de reculer d’un pas dans son programme de fabrication de la bombe atomique. Mais il ne faut pas conclure qu’il a renoncé à s’en doter. Pour le Guide suprême, négociation et accord sont des tactiques et non un changement de fond, ni un renoncement à une stratégie. C’est pourquoi il cherche toujours l’occasion de revenir à la situation antérieure », a-t-elle affirmé.

Elle a ensuite rappelé que la Résistance iranienne avait procédé à plus d’une centaine de révélations dans le domaine nucléaire et qu’elle avait joué un rôle de premier plan pour empêcher le régime de se doter de l’arme atomique. Soulignant que « le danger qui menace la paix et la sécurité du monde par sa fabrication de la bombe atomique, ne constitue qu’une partie de la capacité de nuisance de ce régime médiéval », elle a ajouté que « la dictature religieuse s’est imposée au peuple iranien en se basant sur la répression, le terrorisme et l’exportation de l’intégrisme. C’est pourquoi une politique de fermeté vis-à-vis de ce régime s’avère nécessaire ».

Poursuivant son intervention, Maryam Radjavi a déclaré : « Le massacre d’Achraf et la prise d’otages du 1er septembre constituent un crime contre l’humanité, vis-à-vis duquel le Conseil de sécurité a une responsabilité. Mais les Etats-Unis, en particulier, en raison de leurs engagements répétés et écrits sur la sécurité des habitants d’Achraf, portent la principale responsabilité de ce dossier. Tant avant qu’après ce drame, nous avons appelé des centaines de fois les États-Unis, l’Union européenne et les organes de l’ONU à agir. Mais rien n’a été fait, tandis qu’avec la détention des sept otages d’Achraf aux mains du gouvernement irakien, ce crime contre l’humanité continue. Le gouvernement irakien a même pris en otages les dépouilles des 52 martyrs d’Achraf qu’il n’a pas restituées depuis plus de 100 jours pour qu’on puisse les enterrer. »

Enfin, pour le 60e anniversaire de la Journée du mouvement étudiant en Iran, qui remonte au 7 décembre 1953 (où trois étudiants avaient été assassinés lors de manifestations à l’université de Téhéran par le régime du chah), elle a appelé l’ensemble des étudiants et de la jeunesse iranienne à développer les protestations contre la dictature du guide suprême qui est entrée dans sa phase de défaite et de recul.

Secrétariat du Conseil national de la Résistance iranienne

Le 7 décembre 2013