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Appel à la communauté international pour enquêter et répondre aux demandes légales et légitimes des résidents d’Achraf

Il est regrettable que Martin Kobler occulte les vérités, brise sa neutralité et ignore les demandes légitimes des résidents

– Au-delà de leur bonne volonté, faisant preuve d’une extrême flexibilité et en renonçant à beaucoup de leurs droits, les résidents d’Achraf ont annoncé à maintes reprises qu’ils partiront immédiatement au camp Liberty dès que leurs six demandes légales et légitimes seront réalisées.

M. Martin Kobler, le Représentant spécial du Secrétaire général Nations-Unies (RSSG) et chef de la Mission d’Assistance des Nations-Unies en Irak (MANUI), a déclaré le 11 juin 1012: « J’invite tous les résidents du Camp Achraf restants, à rejoindre le Camp Hourriya sans délai. Le processus de relogement ne doit pas être interrompu. Je crains qu’il n’y ait des violences si le relogement ne reprend pas. Toute violence serait inacceptable. »

L’Agence France Presse précise dans sa dépêche, « Kobler n’a pas précisé la cause de ce retard, ni la partie qu’il craint voir déclencher ces violences. » Jusqu’à présent, près des deux tiers des résidents d’Achraf, en cinq étapes, se sont rendus au camp Liberty sous les pressions et insistances de M. Kobler. Or, dans son communiqué, afin de  porter la responsabilité sur  les résidents, M. Kobler évite sciemment de préciser les raisons de ce « retard » pour les prochains groupes, ainsi que les centaines de lettres et e-mails individuels ou collectifs qui lui ont été envoyés par les résidents et leurs représentants. Par ailleurs il continue d’appeler à un « déplacement volontaire », alors qu’en pratique cela n’a fait qu’avancer le projet funeste du gouvernement irakien pour l’éviction forcée des résidents au nom des Nations-Unies.

Le représentant des résidents d’Achraf à l’extérieur de l’Irak, a écrit au Secrétaire général Ban Ki-moon, le 22 mai 2012 : « Seulement à Paris, au cours des six derniers mois nous avons eu avec M. Kobler plus de 230 échanges de lettres et d’e-mail et quelques 40 communications téléphoniques, et il a rencontré ou discuté sept fois avec notre présidente Maryam Radjavi, l’équivalent de quelque 50 heures d’échanges. »

Par conséquent, M. Kobler est tout à fait conscient des raisons de ce délai, c’est-à-dire les violations des accords et des droits fondamentaux des réfugiés par le régime irakien. Il se présente comme un facilitateur neutre, mais chaque fois qu’il en éprouve le besoin il se place dans le rôle de tuteur des mineurs pour signer et dicter ce qu’il veut, sans la connaissance ou le consentement des résidents d’Achraf. On demande aux résidents de choisir entre l’éviction de leur demeure, le déplacement forcé, la violation de leur dignité, ou le massacre aux mains des forces assaillantes irakiennes.

 Les communiqués quasi quotidiens du CNRI concernant la situation d’Achraf et de Liberty (30 communiqués entre le 1er mai et le 12 juin 2012) ne laissent aucun doute sur les raisons de ce retard.
 
Dans un autre exemple stupéfiant, le CNRI a été informé, par le biais de ses sources à l’intérieur de l’Iran, d’un rapport étrange et déconcertant de M. Kobler concernant sa visite du 27 mai à Liberty. Des copies de ce rapport sont disponibles au bureau de Khamenei, au Conseil suprême de Sécurité du régime, au ministère iranien des Affaires étrangères, au ministère iranien des Renseignements, au Corps des Gardiens de la Révolution, à la Force terroriste Qods, à l’ambassade du régime iranien à Bagdad, et également une copie à la disposition du gouvernement irakien. En déformant les faits, ce rapport donne une image défigurée de la réalité et de la position et demandes des résidents d’Achraf pour aller à Liberty, ouvrant ainsi la voie pour un troisième massacre à Achraf, ce qui inquiète à présent M. Kobler lui-même. Dans ce rapport, il n’est fait aucune mention ni de la violation des accords, ni des actes de répression et des sinistres plans du pouvoir irakien, ni des ingérences du régime iranien.

Ceci intervient alors que le compte rendu de la rencontre avec M. Kobler le 27 mai à Liberty, avaient été rédigés le même jour par le conseiller juridique des résidents d’Achraf et envoyés à M. Kobler lui-même, au Secrétaire général Ban Ki-moon, à la baronnes Ashton, au Haut-commissaire Antonio Guterres, au président du Comité international pour la recherche de la Justice, CIRJ, au président de la délégation du Parlement européen pour les relations avec l’Irak, et tous les responsables américains concernés.

Dans son communiqué du 30 mai, le Comité international pour la Recherche de la justice (CIJ), qui représente 4000 parlementaires des pays Européens et des Etats-Unis, a estimé :

 « La situation qui prévaut à Liberty est une violation flagrante des normes humanitaires et des Droits de l’homme. Quatre mois après le communiqué de M. Kobler, le représentant spécial de l’ONU, en date du 31 janvier, selon lequel le HCR et la MANUI approuvent les normes à Liberty, ce camp souffre toujours du manque des besoins de première nécessité comme l’eau, l’électricité et font face à la dégradation du système d’égouts ; ceci alors que le gouvernement irakien, dans un acte dénué d’humanité, empêche le transfert d’Achraf vers Liberty des moyens nécessaires aux résidents. Contrairement aux exigences du HCR dans ses communiqués, notamment celui du 1er février, du 1er et 28 mars 2012, les résidents d’Achraf n’ont pas de liberté de mouvement, ni d’accès à leurs avocats, et leurs familles n’ont pas le droit d’entrer en Irak ou à Achraf. Liberty est à tout égard une prison. Devant cet état de fait, au lieu de concourir à améliorer la situation, il semble malheureusement que la mission de M. Kobler est avant tout de fermer Achraf à tout prix et à entasser les résidents dans la prison de Liberty. C’est ce qui cause notre colère à tous.
 Une des excuses du gouvernement irakien pour violer ces normes, est que Liberty est un Lieu de Transit Temporaire (TTL). Cette qualification s’appliquait à la situation lorsqu’il était prévu que le processus du HCR prendrait au plus six mois et les résidents seraient relocalisés rapidement à l’extérieur de l’Irak. Or, d’après les estimations de la MANUI et du gouvernement américain, la plupart des résidents resteront à Liberty, dans le meilleur des cas, au moins deux ans. Dans ces circonstances, une intervention de la communauté international, spécialement le Secrétaire général des Nations-Unies, la Secrétaire d’État américain, la Haute Représentante de l’Union européenne et le Haut Commissariat pour les Réfugiés, est nécessaire pour résoudre les questions suivantes :
– insister de façon explicite sur les droits des résidents de Liberty à fin d’empêcher tout abus par le gouvernement irakien. Ceci signifie souligner les normes humanitaires et les droits de l’homme des résidents, notamment la liberté de mouvement, le libre accès aux avocats, à la propriété privée, aux droits relatifs aux réfugiés, à la Convention internationale des Droits civils et politiques et l’article 3 commun des  Conventions de Genève. »

La Résistance iranienne regrette que Martin Kobler occulte les vérités, brise sa neutralité et ignore les demandes légitimes des résidents. Elle appelle la communauté internationale à enquêter et à répondre aux demandes légales et légitimes des résidents d’Achraf.

Au-delà de leur bonne foi, et faisant preuve d’une extrême flexibilité en renonçant à plusieurs de leurs droits, les résidents d’Achraf ont annoncé à maintes reprises que dès que leurs six demandes légales et légitimes seront réalisées, ils partiront immédiatement au camp Liberty. Ces demandes ont été évoquées maintes fois, à travers des lettres à M. Kobler, aux autorités irakiennes et aux les parties concernées aux États-Unis et en Europe, et à nouveau réitéré le 27 mai, avec 1269 signatures des résidents d’Achraf dans leur lettre au Secrétaire général de l’ONU : 

1. Le Représentant spécial du Secrétaire général (RSSG) ne permettra aucune ingérence du régime iranien contre ses opposants résidant dans les camps d’Achraf et de Liberty.

2. Tous les accords et engagements liés au cinquième convoi, principalement par rapport aux femmes, seront remplis par le gouvernement irakien (6 véhicules utilitaires, 25 camions pour transporter leurs biens, 6 remorques spéciales et 3 véhicules pour les patients paraplégiques).

3. Toutes les dispositions contenues dans les lettres du RSSG, notamment au sujet de la police, 10 autocars pour chaque convoi, une date précise pour la connexion de Liberty au réseau d’eau de la ville et à celui de l’électricité, la construction, espace vert et planter des arbres seront garantis et mis en œuvre avant toute autre déplacement.

4. Le statut juridique de Liberty sera reconnu comme un camp de réfugiés.

5. Les Nations Unies garantiront la vente de tous les actifs mobiliers et immobiliers d’Achraf ou le transfert de biens mobiliers dans un autre pays / ou au Kurdistan irakien;

6. Les États-Unis inspecteront le Camp d’Achraf dès que possible.

Secrétariat du Conseil national de la Résistance iranienne
Le 12 juin 2012