Par Reza Shafa*
Selon un rapport du bureau du général Hassan Firouzabadi, chef de l’état major interarmées du régime iranien, les mollahs essayent d’établir une place forte en Afghanistan voisin au moyen des tactiques habituelles qu’il a utilisées au Moyen-Orient, à savoir abuser de la population défavorisée en subvenant à ses besoins élémentaires comme la reconstruction des infrastructures : barrages, hôpitaux, centrales électriques, etc. L’Afghanistan n’est pas une exception à la règle.
Sous prétexte d’aide à la reconstruction, le Corps des gardiens de la révolution, (le CGR) et son substitut la Force Qods ne perdent pas une minute pour faire progresser leurs objectifs qui sont de semer l’insécurité et la violence dans cette nation déchirée par la guerre. Évidemment, le CGR s’attache à suivre le même scénario qu’en Irak et au Liban, créant des organisations sous couvert d’activités humanitaires.
Le rapport décrit comment augmenter la présence du régime en Afghanistan en donnant des directives spécifiques à la base de commandement Khatam du CGR dans le sud-est de l’Iran. Il charge en particulier la base de lancer la construction de deux autoroutes ainsi que la reconstruction de centrales électriques, d’hôpitaux et d’autres services.
Les intentions cyniques du régime apparaissent quand il appelle à l’envoi des meilleurs professionnels de Khatam pour faire le travail en mettant fortement l’accent sur le recrutement d’individus susceptibles de suivre ce qu’il fait passer pour une formation islamique originale. Il s’agit en fait d’un aller direct vers un camp d’entraînement de la Force Qods en Iran.
Dans ce cas cependant, le CGR a trouvé un nouveau subterfuge en offrant de former la force afghane anti-narcotique par les instructeurs des Forces de sécurité de l’Etat iranien (FSE). Les FSE sont elles-mêmes une partie indivisible du CGR et la plupart de ses officiers de haut rang ont d’abord été des commandants du CGR.
En outre, l’offre elle-même donne la possibilité à la Force Qods d’envoyer des experts en renseignement dans ce pays.
Une autre instruction du rapport est d’expulser plus de 2000 réfugiés Afghans vers leur pays. La Force Qods pourra ainsi y mêler ses propres recrues sous le couvert de déportés.
Le rapport suggère que le ministère du Renseignement (le VEVAK) retienne des familles d’immigrants afghans en otages, pour que les hommes coopèrent avec le VEVAK et la Force Qods.
Il est aussi question d’obtenir le monopole de la publication de livres pour l’Afghanistan par les imprimeries du CGR en Iran. Cela fournira une occasion unique et constante pour la Force Qods de disposer dun laisser passer dans cette nation troublée.
De plus, le rapport donne une directive spécifique à la Force Qods et à la base Ansar du CGR pour tenir des cours de formation réservés aux étudiants afghans à Téhéran et essayer d’en recruter certains pour leurs objectifs terroristes une fois rentrés au pays.
La Force Qods ne s’arrête pas là. Elle a l’intention d’ouvrir une institution d’enseignement supérieur appelé Ibn-Sina, pour former des enseignants. Les agents de la Force Qods sont présents à tous les niveaux de son projet de construction, et guide l’ensemble de lopération.
Le 25 octobre 2007, comme l’a si bien dit Maryam Radjavi, présidente élue de la Résistance iranienne, quand le CGR et la Force Qods ont été inscrit par les Etats-Unis sur la liste du terrorisme, "la raison d’être du CGR – comme stipulé dans la constitution du régime et reflété dans ses pratiques ces trente dernières années est de protéger le régime clérical par le biais de l’exportation du terrorisme et de l’intégrisme et de la répression brutale dans le pays. Outre sa participation à la production d’armes de destruction massive et d’armes nucléaires, le CGR a effectué des centaines d’opérations terroristes à l’étranger et torturé et exécuté des dizaines de milliers de prisonniers politiques en Iran."
Les pays européens devraient réagir en ne perdant pas un temps désormais si précieux. Ils doivent mettre le CGR et la Force Qods sur la liste noire, avant qu’il ne soit trop tard.
*Reza Shafa est un expert des réseaux de renseignements du régime iranien, en Iran et à létranger. Il a mené des recherches poussées sur le VEVAK, les services secrets du CGR et la force Qods. Il contribue actuellement au site du CNRI.