samedi, juillet 27, 2024
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2000 signatures de maires de France et d’élus pour soutenir l’appel à la justice en Iran

Jacques Boutault et Jean-François Legaret, maires du 2ème et du 1er de Paris, participaient le 16 décembre à une conférence organisée à Paris sur la question iranienne. Intitulée, « La situation explosive de l’Iran, le régime des mollahs encerclé par les crises », le colloque au Palais Brongniart a vu la participation de plusieurs personnalités européennes, arabes et Nord-américaines. Elle a été ouverte par Jacques Boutault et Jean-François Legaret, qui ont remis à Maryam Radjavi, présidente du CNRI, l’appel de soutien de plus de 2000  maires et élus de France à l’appel à la justice de la Résistance iranienne pour les victimes du massacre des prisonniers politiques en 1988 en Iran.

« Je suis Jacques Boutault, le maire du deuxième arrondissement de Paris, arrondissement qui accueille ce Palais Brongniart, ancienne Bourse de Paris reconvertie désormais en un lieu de dialogue, de conférences, et qui accueille toutes les initiatives qui visent à promouvoir la démocratie, la paix et les droits humains dans le monde. C’est donc avec grand plaisir que nous accueillons ici cette conférence du Conseil national de la Résistance iranienne et de sa chef Mme Maryam Radjavi à laquelle je souhaite la bienvenue très sincèrement. Je laisserai dans un instant Jean-François Legaret, mon voisin, le maire du 1er arrondissement, vous dire un petit mot. Je voudrais simplement souligner la pertinence qu’il y a aujourd’hui à aborder la question de la situation en Iran et dans la région du Moyen-Orient. L’Iran était déjà dans une situation compliquée. L’ensemble du Moyen-Orient était dans une situation compliquée.

Mais reconnaissons que les récentes décisions du gouvernement nord-américain de M. Trump ne sont pas pour faciliter les choses et je veux parler non pas de la reconnaissance de Jérusalem comme capitale d’Israël par les États-Unis. Je veux parler du refus de ratifier l’accord sur le nucléaire, négocié de haute lutte avec l’Union européenne. C’était loin bien entendu d’être un accord parfait, mais il avait au moins le mérite de permettre à la société iranienne de s’ouvrir et de relâcher l’étau des mollahs via leur force d’action des pasdaran qui aujourd’hui encore détiennent les grandes compagnies pétrolières et gazières iraniennes, qui ne souffrent d’aucune concurrence et qui donc peuvent continuer leur mainmise totale sur l’économie iranienne. Avec l’ouverture à la concurrence qu’aurait permis cet accord sur le nucléaire avec des sociétés étrangères, cela aurait conduit à affaiblir ce pouvoir économique beaucoup trop important et qui est un des verrous à l’absence de démocratie en Iran et à la dictature théocratique des mollahs et de M. le président Rohani.

C’est pour toutes ces raisons que nous sommes, nous les démocrates européens, nord-américains, les démocrates du monde arabe inquiets de ce qui se passe. Et c’est pour cette raison que nous sommes ravis de la pertinence de cette conférence qui va permettre à chacune et chacun de faire part de ses analyses et de se parler, d’échanger, parce que c’est par l’échange et le dialogue, par la confrontation de points de vue, y compris divergents, que naît la démocratie et que s’instaure la paix. Merci à toutes et tous d’y contribuer.

Je nous souhaite, je vous souhaite des débats fructueux, constructifs, qui puissent permettre de construire ce premier pas pour la démocratie, la libération de l’Iran du diktat des mollahs et pour la reconnaissance des droits humains pleins et entiers partout dans le monde est bien sûr en Iran. »

Le maire du 1er arrondissement de Paris a pour sa part déclaré :

« Merci Jacques Boutault maire du 2e arrondissement voisin, maire d’arrondissement du cœur de Paris. Je peux dire que nous partageons les mêmes combats et que nous sommes proches dans les grandes causes. Nous avons l’un et l’autre accueilli dans les bâtiments de nos mairies, un hommage, une manifestation et des témoignages, pour rappeler cet abominable massacre des innocents perpétré en 1988. Plus de 30.000 personnes ont été exécutées. Aujourd’hui on veut nier ce massacre qui a pourtant été reconnu par Amnesty International comme un crime contre l’humanité.

Il faut continuer à se mobiliser. C’est la raison pour laquelle avec Jean-Pierre Muller, maire de Magny-en-Vexin, nous avons fondé le Comité des maires de France pour un Iran démocratique.

Et nous en appelons au gouvernement français pour qu’il intervienne auprès du tribunal international de La Haye, auprès de l’ONU pour que justice soit faite sur ces actes ignobles et inqualifiables de torture et de barbarie.

Nous avons recueilli des milliers de signatures. Les maires se sont mobilisés. Jacques Boutault comme beaucoup d’autres. Je crois que vous pouvez compter sur notre engagement sur notre mobilisation. Nous sommes nombreux, nous sommes fidèles. Nous sommes là pour partager vos combats. Nous avons toujours été présents, nous resterons présents pour cette cause jusqu’à ce que la liberté soit rendue au peuple iranien.

La liberté de l’Iran est incarnée par une femme, une femme qui n’a jamais cessé le combat. Une femme qui porte en elle, dans son âme, dans son cœur, les tortures, les martyres, les deuils du peuple iranien martyrisé. Une femme qui incarne l’esprit de résistance. Une femme qui prône un islam de modération et de liberté. Une femme qui prône les droits de l’homme et de la femme en Iran. Une femme qui incarne les valeurs de l’humanité, les valeurs universelles pour que ces valeurs puissent aussi s’appliquer en Iran. J’appelle Mme Maryam Radjavi, à venir devant nous et je vais lui remettre les signatures des maires de France. »

Comité des maires de France pour un Iran démocratique (CMFID)

Déclaration sur les droits de l’homme en Iran:

Nous sommes extrêmement préoccupés par Ia poursuite des violations des droits humains en Iran. Plus de 3000 personnes ont été pendues sous le premier mandat du président dit « modéré » Hassan Rohan. Or depuis sa réélection. Les exécutions continuent. Amnesty International dénonce que « l’Iran comptabilise à lui seul 55% de toutes les exécutions enregistrées dans le monde en 2016 ».

II détient actuellement le triste record du plus grand nombre d’exécutions par habitant au monde. L’Iran reste également le plus important bourreau de prisonniers âgés de moins de 18 ans au moment de leur arrestation et maintien des lois extrêmement misogynes contre les femmes.

Dans son dernier rapport, le Secrétaire général de I’ONU a évoqué l’épisode sanglant des exécutions de masse de prisonniers politiques en 1988, qu’Amnesty International a qualifié de crime contre l’humanité. Des dignitaires du régime actuel continuent de défendre publiquement le massacre qui a touché plus de 30 000 détenus d’opinion, y compris des femmes et des adolescents. La plupart des victimes étaient affiliées aux Moudjahidine du peuple d’Iran (OMPI) l’opposition à la dictature religieuse. L’ impunité qui a suivi encourage le pouvoir à mener davantage d’exécutions.

Nous estimons que les échanges économiques ou touristiques avec l’Iran ne doivent pas nous rendre indifférents au sort du peuple iranien.

Nous appelons le gouvernement français, ainsi que les instances européennes et de I’ONU à exiger des explications sur ce massacre et à demander l’arrêt des exécutions et des violations des droits humains en Iran.

Nous appelons également I’ONU et le Conseil de sécurité des Nations Unies à ouvrir une enquête internationale pour que les responsables de ces crimes, actuellement aux plus hautes fonctions en Iran, soient traduits en justice.