jeudi, mars 28, 2024
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Soutien au soulèvement de l’Iran – 22 personnalités politiques européennes et américaines de premier plan expriment leur soutien

Soutien au soulèvement de l'Iran - 22 personnalités politiques européennes et américaines de premier plan expriment leur soutien

Alors que le soulèvement national iranien est entré dans son sixième mois consécutif, 22 personnalités politiques européennes et américaines de premier plan ont exprimé leur soutien dans la déclaration suivante :

Soutien au soulèvement de l’Iran

Au cours des cinq derniers mois, l’Iran a été le théâtre d’un soulèvement national qui s’est étendu à plus de 280 villes. Alors que les manifestations ont été déclenchées par la mort en détention d’une jeune femme kurde iranienne, des Iraniens de tous horizons, en particulier des femmes et des jeunes, ont risqué leur vie et sont descendus dans la rue pour demander la fin de la dictature. Leur objectif est un Iran libre et démocratique. Quelque 750 manifestants, dont 71 jeunes de moins de 18 ans et plus de 60 femmes, ont été tués par les forces répressives du régime, et plus de 30 000 personnes ont été arrêtées et soumises à des tortures violentes. L’une des caractéristiques notoires des manifestations nationales est le rôle de premier plan joué par les courageuses Iraniennes, qui ont défié le régime misogyne et ses brutaux Gardiens de la Révolution (pasdaran).

Il y a quarante-quatre ans, des millions d’Iraniens ont rejoint la révolution qui a chassé la dictature brutale de la dynastie Pahlavi, en quête de la liberté et de la démocratie qui leur avaient été refusées sous le régime monarchique à parti unique. Cependant, l’État policier du Shah avait décimé l’opposition démocratique, tuant ou emprisonnant ses dirigeants et ses membres, tout en amenant le système théocratique à collaborer avec lui. Cela a permis à Khomeini de profiter de la vacance du pouvoir pour usurper la direction de la révolution et imposer progressivement le règne absolu des mollahs.

Le peuple iranien, cependant, ne s’est jamais soumis à la dictature théocratique. Depuis plus de quatre décennies, il a poursuivi sa Résistance, au prix de grands sacrifices. Selon certaines estimations, 120 000 personnes ont été exécutées pour des raisons politiques, dont 30 000 ont été massacrées rien qu’au cours de l’été 1988. Quatre-vingt-dix pour cent d’entre elles l’ont été uniquement parce qu’elles ont continué à soutenir le principal groupe d’opposition, l’Organisation des Moudjahidine du Peuple d’Iran (OMPI).

Le soulèvement actuel s’enracine dans les quatre décennies de Résistance organisée et les sacrifices qui ont été consentis. L’uniformité des slogans des manifestants et leurs tactiques pour défier et affronter la multitude des forces de répression et de sécurité indiquent un degré important d’organisation et de coordination. La clé de la longévité du soulèvement a été les Unités de Résistance affiliées à l’OMPI.

Dans le même temps, le régime iranien s’est engagé dans une campagne sophistiquée pour tromper le monde et lui faire croire qu’il n’existe pas d’alternative démocratique viable, en répandant la peur que tout changement en Iran conduirait au chaos. Le revers de cette campagne a consisté à soutenir les vestiges de la monarchie destituée et détestée afin de saper l’unité de l’opposition, de ternir son image et d’insinuer que tout changement dans le statu quo pourrait ramener la dictature d’avant 1979. Cependant, comme en témoignent les slogans « A bas l’oppresseur, qu’il s’agisse du Shah ou du Guide Suprême (Khamenei) » et « Ni monarchie, ni théocratie, oui à la démocratie, à l’égalité » dans les universités et dans des dizaines de villes du pays, le peuple iranien rejette massivement la dictature théocratique au pouvoir actuellement et la dictature monarchique qui l’a précédée. Pour eux, le choix n’est pas de sauter de la poêle à frire dans le feu, mais ils aspirent plutôt à l’établissement d’une république iranienne démocratique et libre, fondée sur la séparation de la religion et de l’État.

Pendant de nombreuses années, des deux côtés de l’Atlantique, les gouvernements occidentaux ont cherché à s’engager auprès de l’Iran dans l’espoir futile de trouver une faction modérée au sein du régime dont l’autonomisation entraînerait un changement de comportement. Cette politique a lamentablement échoué. Le chaînon manquant de cette politique était d’écouter les voix du peuple iranien et de son opposition organisée, le Conseil national de la Résistance iranienne (CNRI), dont la présidente Maryam Radjavi a formulé un plan en dix points prônant l’égalité des sexes, l’abolition de la peine de mort, la liberté religieuse et reconnaissant l’égalité des droits de toutes les ethnies, y compris l’autonomie des nationalités telles que les Kurdes dans le cadre de l’intégrité territoriale de l’Iran.

À ce moment critique de l’histoire de l’Iran, les États-Unis et l’Europe doivent se tenir aux côtés du peuple iranien et reconnaître son droit à se défendre par les moyens nécessaires alors qu’il s’efforce de renverser ce régime médiéval et criminel et de libérer sa patrie. À cette fin, la communauté internationale doit prendre des mesures concrètes pour tenir les dirigeants du régime responsables de quatre décennies de crimes contre l’humanité et de génocide, notamment la répression violente des manifestants et la torture barbare des personnes détenues pendant les manifestations. Pour sa part, l’Europe doit se joindre aux États-Unis pour désigner le Corps des gardiens de la révolution islamique (pasdaran) comme une organisation terroriste pour les atrocités qu’il commet dans son pays, pour son exportation du terrorisme au Moyen-Orient et, plus récemment, pour avoir fourni aux Russes des drones dans leur guerre contre l’Ukraine, ce qui menace la stabilité européenne.

En outre, des mesures restrictives doivent être prises à l’égard des missions diplomatiques de Téhéran en Europe et ailleurs et ses envoyés et agents doivent être expulsés.

Premiers signataires
Janez Jansa, ancien Premier ministre – Slovénie ;
Geir Haarde, ancien Premier ministre – Islande ;
John Bercow, président de la Chambre des communes (2009-2019) – Royaume-Uni ;
Ambassadeur Lincoln Bloomfield Jr. – ancien envoyé spécial et secrétaire d’État adjoint – États-Unis ;
Iveta Radicova, ancien Premier ministre – Slovaquie ;
Petre Roman, ancien Premier ministre – Roumanie ;
Avdullah Hoti, ancien Premier ministre – Kosovo ;
Audronius Ažubalis, ancien ministre des Affaires étrangères, député – Lituanie ;
Jan-Erik Enestam, ancien ministre de la Défense – Finlande ;
Kimmo Sasi, ancien ministre des Transports et des communications – Finlande ;
Tonio Borg, ancien ministre des Affaires étrangères et commissaire européen à la santé et à la politique des consommateurs – Malte ;
Michał Kamiński, ancien secrétaire d’État aux relations avec les médias à la chancellerie du président, vice-président du Sénat – Pologne ;
Marcin Święcicki, ancien ministre de la Coopération économique extérieure, ancien maire de Varsovie – Pologne ;
Ryszard Kalisz, ancien ministre de l’Intérieur et de l’Administration – Pologne ;
Enver Hoxhaj, ancien vice-premier ministre et ministre des Affaires étrangères du Kosovo ;
Anatol Șalaru, ancien ministre de la Défense – Moldavie ;
John Perry, ancien ministre de l’Emploi, de l’Entreprise et de l’Innovation – Irlande ;
Wayne Easter, 40e Solliciteur général du Canada, ancien secrétaire parlementaire du ministre de l’Agriculture – Canada ;
Edvard Julius Solnes, ancien ministre de l’Environnement – Islande ;
Francis Zammit Dimech, ancien ministre des Affaires étrangères – Malte ;
Stanislav Pavlovschi, juge, ancien ministre de la Justice – Moldavie ;
Giuseppe Morganti, ancien secrétaire d’État à l’éducation, à la culture et à l’université de Saint-Marin.