samedi, juillet 27, 2024
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Iran : Crise au Moyen-Orient, racines et solutions (Analyse)

Iran : Crise au Moyen-Orient, racines et solutions (Analyse)

Le 7 octobre, alors que le monde entier était sous le choc, un nouveau conflit éclatait au Moyen-Orient, laissant de nombreux analystes perplexes. Le déclenchement soudain des hostilités a pris de nombreuses personnes au dépourvu, soulevant des questions sur ce qu’elles n’avaient pas vu venir et sur ce qu’elles auraient dû anticiper.

Les événements survenus après le 7 octobre ont déclenché d’intenses discussions, notamment sur le rôle du régime iranien dans la crise. Initialement, les responsables iraniens ont défendu avec véhémence l’attaque, la saluant comme une victoire significative. Cependant, à mesure que les États-Unis déployaient des navires de guerre dans la région et augmentaient leur présence militaire, leur rhétorique a changé. Ils ont affirmé qu’il s’agissait d’une décision « entièrement palestinienne », affirmant que l’Iran n’avait joué aucun rôle dans la planification et l’exécution.

Malgré les points de vue divergents, la plupart des analystes s’accordent sur un point crucial : que le régime en Iran soit directement impliqué ou non, son soutien financier, ses armes et sa formation ont joué un rôle central dans la création de la crise. Les forces mandataires du régime iranien doivent leur position actuelle à ce soutien, faisant de Téhéran un acteur central responsable des troubles actuels dans la région.

Par conséquent, pour résoudre la crise de manière globale, la plupart des analystes s’accordent sur le fait que la clé réside dans la résolution de sa cause profonde : l’Iran.

La question pressante est désormais de savoir pourquoi Téhéran a choisi d’alimenter cette crise dans la région et quels objectifs il cherche à atteindre. L’exploration des solutions potentielles à cette crise et des actions nécessaires pour atténuer la situation est tout aussi importante.

Comprendre les objectifs du régime iranien dans la crise
Pour comprendre les motivations de l’Iran dans la crise actuelle, il devient impératif de revenir sur les étapes et de comprendre les objectifs primordiaux du régime et son intervention persistante dans la région. Ce n’est qu’en examinant cela que l’on peut véritablement comprendre pourquoi Téhéran a choisi de déclencher cette crise à ce moment précis.

Depuis son accession au pouvoir après la révolution de 1979, le régime iranien a ancré sa gouvernance sur deux principes fondamentaux. Le premier tourne autour de la répression interne, tandis que le second se concentre sur la propagation de la crise sous prétexte de « l’exportation de la révolution ».

Ce cadre stratégique a été choisi en réponse à l’incapacité du régime à relever efficacement les défis d’une société moderne après la révolution anti-monarchique. Gêné par son caractère désuet et archaïque, le régime des mollahs a eu du mal à répondre aux aspirations de la population iranienne qui aspirait à des réformes démocratiques, aux libertés sociales et individuelles.

Reconnaissant la nécessité de préserver leur autorité, les religieux en ont déduit que la suppression des dissidences internes et l’exportation des conflits internes au-delà des frontières nationales étaient essentielles. Par conséquent, le Corps des Gardiens de la révolution islamique (CGRI) a été créé avec une double mission : réprimer l’opposition intérieure et provoquer des troubles et des conflits en dehors des frontières territoriales de l’Iran, exportant ainsi les crises du régime à l’étranger.

Au cours des quatre dernières décennies, les interventions régionales agressives de l’Iran ont été remarquables. Huit années de guerre avec l’Irak, associées à une histoire de fomentation des hostilités au Liban, au Yémen et en Syrie, ont été accompagnées par la création stratégique de groupes mandataires, notamment le Hezbollah au Liban et le Jihad islamique en Palestine et dans d’autres territoires régionaux. Le guide suprême du régime, Ai Khamenei, et d’autres dirigeants du régime ont toujours reconnu que le fait de ne pas s’engager dans des conflits en Syrie et au Liban conduirait inévitablement à des combats à Téhéran et dans les rues d’Iran.

Les dirigeants du régime ont souligné l’importance cruciale du Liban et de la Syrie en tant que profondeur stratégique, soulignant que leurs efforts pour fomenter des crises au-delà des frontières iraniennes ne découlent pas d’une véritable préoccupation pour le bien-être du peuple palestinien ou de la région dans son ensemble. Au lieu de cela, ces actions constituent un sacrifice calculé de milliers de Palestiniens et d’habitants de la région pour assurer la préservation du pouvoir du régime, détournant ainsi l’attention de ses défis internes. Cette politique est restée la pierre angulaire de la gouvernance du régime pendant plus de quatre décennies.

En fait, cette approche a transformé l’Iran en l’un des principaux États sponsors du terrorisme mondial. Malheureusement, la politique d’apaisement de l’Occident non seulement n’a pas réussi à freiner la position belliqueuse du régime, mais elle a en outre enhardi ses efforts destructeurs. Les puissances occidentales se sont non seulement abstenues de toute action décisive contre les activités terroristes et les comportements malveillants du régime dans la région, mais ont également fourni au régime un bouclier par leur attitude indulgente et leur inaction.

Les événements du 7 octobre et la crise qui a suivi s’alignent sur ce modèle établi. Il est crucial de reconnaître que l’objectif principal du régime en fomentant cette crise n’est pas ancré dans une véritable sympathie pour la cause palestinienne. Au lieu de cela, il s’agit d’une manœuvre calculée visant à sacrifier la vie de milliers de Palestiniens et de Juifs pour détourner l’attention d’une crise plus importante en Iran et faciliter la répression des manifestants nationaux. L’objectif ultime du régime est d’assurer son maintien au pouvoir, en utilisant cette méthode pour masquer ses vulnérabilités internes et maintenir son emprise sur la nation.

La crise interne qui frappe le régime iranien se manifeste sous la forme de soulèvements généralisés et d’appels au renversement du peuple iranien.

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Conflit au Moyen-Orient de 2023 : les racines et les solutions

La crise interne de l’Iran et la nécessité pour le régime d’une crise internationale
Depuis 2017, une série de soulèvements se sont répercutés dans tout l’Iran, prenant progressivement de l’ampleur et se transformant en une formidable force exigeant la mise en place d’un gouvernement démocratique. La principale opposition, l’Organisation des Moudjahidine du peuple d’Iran (OMPI/MEK) et ses unités de résistance en Iran, ont joué un rôle central dans l’organisation et la mobilisation de ces soulèvements. Malgré la répression implacable et brutale du régime contre les soulèvements et les unités de résistance, la ferveur en faveur du changement n’a fait que s’intensifier. Chaque vague successive de dissidence a non seulement pris de l’ampleur, mais s’est également propagée plus largement à travers le pays, les unités de résistance de l’OMPI gagnant du terrain dans tout le pays.

Conscient de la menace considérable que représentaient ces soulèvements, le régime a pris une série de mesures calculées. L’installation d’Ebrahim Raïssi, une figure clé impliquée dans le massacre des prisonniers politiques en 1988, à la présidence, a servi à consolider les rangs du régime et à solidifier l’unité interne. Le rôle tristement célèbre de Raïssi dans l’exécution massive de plus de 30 000 prisonniers politiques, composés principalement de membres et de sympathisants de l’OMPI, souligne les tactiques de répression brutales du régime.

Pour aggraver encore la situation, le régime a choisi d’intensifier ses activités d’enrichissement de l’uranium, déclenchant intentionnellement une crise internationale dans le domaine nucléaire. Dans le même temps, il a intensifié ses activités terroristes à l’échelle mondiale, comme en témoigne le complot déjoué en 2018 visant à bombarder le congrès annuel de la Résistance iranienne à Paris. Les forces de sécurité européennes ont appréhendé des membres du réseau, dont le diplomate-terroriste Assadollah Assadi, opérant sous l’égide des ambassades du régime en Europe.

En septembre 2022, un moment décisif s’est produit lorsque la population iranienne a orchestré le soulèvement le plus important et le plus long de l’histoire du pays, directement dirigé contre le régime. Dans un défi audacieux et direct à l’autorité du régime, le peuple a spécifiquement ciblé sa figure de proue, Ali Khamenei, avec des scans retentissants de « Mort à Khamenei » et « Mort au dictateur ». Le régime était parfaitement conscient que le soulèvement représentait une menace imminente pour son existence même.

Malgré leurs efforts concertés pour réprimer le soulèvement, notamment le meurtre impitoyable de plus de 750 manifestants et l’emprisonnement arbitraire et la torture de plus de 20 000 personnes, le régime a compris que la société iranienne couvait sous la surface, prête à éclater à tout moment. La prolifération et l’expansion des unités de résistance de l’OMPI à travers le pays ont servi de force catalytique, transformant rapidement les manifestations localisées en un formidable mouvement national contestant l’emprise du régime sur le pouvoir.

Face à ces troubles internes, la réponse stratégique de Khamenei s’est matérialisée sous la forme d’une exacerbation d’une crise importante au-delà des frontières iraniennes. Les troubles régionaux, qui ont débuté le 7 octobre, ont été méticuleusement organisés pour contrecarrer le soulèvement naissant en Iran. Il s’agissait d’une manœuvre délibérée destinée à étouffer l’élan du mouvement populaire et à prévenir toute possibilité de renversement du régime.

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Unités de résistance de l’OMPI : les avant-gardes de la liberté en Iran

Explorer des solutions et des actions viables
L’analyse des événements au Moyen-Orient au cours des quatre dernières décennies révèle que le régime iranien est identifié comme la source fondamentale des crises et des défis dans la région, agissant comme un obstacle important à l’instauration de la paix. Dans la crise actuelle, une question centrale se pose : le régime iranien doit-il être perçu comme une partie intégrante de la solution ou comme la cause profonde du problème ? Certains soutiennent que la réticence du régime iranien à s’engager dans une guerre directe devrait être interprétée comme une volonté de contribuer à une résolution. Les partisans de ce point de vue proposent que le régime iranien soit incité à exercer son influence sur les groupes mandataires, freinant ainsi la prolifération des conflits par le biais de ces forces de substitution.

À l’inverse, d’autres soutiennent que s’engager de cette manière avec le régime iranien implique de négliger le problème central. Ils affirment qu’une telle approche néglige l’agenda sous-jacent du régime iranien, qui vise à établir l’hégémonie dans la région. Selon cette perspective, le régime n’est pas simplement un influenceur mais l’orchestrateur derrière les forces mandataires, exerçant un contrôle direct. Il postule que le régime donne des directives pour poursuivre les attaques, exacerbant ainsi les crises dans la région.

Face à ces points de vue divergents, il devient impératif d’explorer différents scénarios :

Premier scénario : maintien du statu quo
La crise actuelle au Moyen-Orient peut être attribuée à la politique d’apaisement de l’Occident envers l’Iran et à sa réticence à reconnaître les actions destructrices du régime iranien au cours des quatre dernières décennies. Les lobbies du régime iranien en Occident ont constamment affirmé que toute confrontation significative avec l’Iran dégénèrerait en une guerre entre les États-Unis et l’Iran. Sous couvert de promouvoir la paix et d’éviter un conflit entre les deux nations, ces lobbies ont activement plaidé en faveur d’une politique d’apaisement.

Des groupes influents en Occident, influencés par le même discours, ont choisi de négliger les interventions du régime iranien, tout cela au nom de la prévention d’une guerre entre les États-Unis et l’Iran. Malheureusement, cette politique non seulement n’a pas réussi à empêcher la guerre, mais a également permis, par inadvertance, au régime iranien d’alimenter des conflits sanglants dans la région depuis des années. Le régime iranien a joué un rôle déterminant dans le financement, l’armement et la formation de forces mandataires dans divers pays, ce qui a entraîné une prolifération de la violence.

Les forces mandatées par le régime iranien, notamment en Irak, ont déclenché une guerre sectaire qui a coûté la vie à des milliers de personnes. De même, en Syrie, les forces soutenues par l’Iran sont responsables de la mort de milliers de Syriens. Ce cycle de guerre et d’effusion de sang persiste dans toute la région, les Houthis au Yémen et le Hezbollah au Liban étant des manifestations supplémentaires de l’influence déstabilisatrice de l’Iran. Les conséquences de cette politique d’apaisement sont évidentes aujourd’hui, alors que la région est aux prises avec un autre conflit important.

L’origine du récit suggérant que la provocation du régime iranien pourrait conduire à une guerre avec les États-Unis remonte au régime iranien lui-même. Au fil des années, le régime et ses lobbies occidentaux ont propagé ce récit à un tel point qu’il est devenu un « fait avéré » dans les cercles politiques occidentaux. De nombreux gouvernements et partis politiques considèrent cela comme une réalité incontestable. Cependant, une compréhension plus approfondie des motivations du régime iranien à intervenir dans la région et de son penchant pour le bellicisme révèle une perspective plus nuancée.

Contrairement au discours perpétué par le régime, ceux qui connaissent les raisons des interventions du régime iranien reconnaissent qu’une guerre directe avec les États-Unis et l’Occident constitue une menace existentielle pour le régime. Le régime utilise stratégiquement une politique d’exportation des crises internes et de bellicisme à l’étranger pour empêcher l’extension du conflit en Iran même. Le but ultime n’est pas d’inciter à la guerre pour le régime mais plutôt de sauvegarder son existence. Par conséquent, le régime intervient dans d’autres pays par procuration, évitant ainsi toute responsabilité directe.

Le guide suprême du régime, Ali Khamenei, a explicitement articulé cette stratégie lors d’un discours prononcé le 13 août 2018, au milieu des tensions entre le régime et l’administration Trump, alors que la perspective d’une guerre semblait imminente. Khamenei a déclaré avec insistance : « Il n’y aura pas de guerre et nous ne négocierons pas. » Il a précisé que la volonté d’éviter la guerre reposait sur la compréhension du fait que les deux parties, l’Iran et les États-Unis, risquaient de perdre beaucoup en cas de conflit armé.

Essentiellement, les interventions du régime dans d’autres pays par l’intermédiaire de mandataires visent uniquement à maintenir son emprise sur le pouvoir, à dissimuler les crises internes et à prévenir les soulèvements qui pourraient menacer son pouvoir. Fermer les yeux sur ces interventions et apaiser le régime ne sert qu’à alimenter ses objectifs stratégiques. Comprendre les motivations du régime est crucial pour élaborer des politiques éclairées qui favorisent la stabilité et la responsabilité dans la région.

Dans la crise actuelle, malgré le lien évident entre les forces mandataires du régime iranien et le régime iranien lui-même, certains lobbies et défenseurs de l’Iran minimisent constamment le rôle de l’Iran, insistant sur le fait que la crise est uniquement une question palestino-israélienne. Ils s’opposent avec véhémence à toute mention de l’Iran dans ce contexte et qualifient ceux qui désignent l’Iran de fauteurs de guerre cherchant à accroître les tensions entre les États-Unis et l’Iran. Cette tactique suit un schéma familier consistant à susciter la peur de la guerre pour décourager l’examen des actions de l’Iran, ouvrant ainsi la voie à un apaisement continu.

Plutôt que de s’attaquer à la cause profonde du problème – l’implication de l’Iran – ces groupes tentent de réorienter l’attention, en ne reconnaissant qu’une partie du problème. Cependant, à la suite du désastre régional qui s’est produit, les conséquences sont plus graves que dans les cas précédents.

Certaines de ces répercussions comprennent :
Le régime iranien, avec ses forces mandataires, apparaît comme une force hégémonique dans la région, consolidant son contrôle sur des points stratégiquement vitaux. Cela permet au régime de renforcer son influence sur des emplacements stratégiques clés de la région.
Le régime iranien intensifie l’engagement de ses mandataires dans les conflits régionaux, perpétuant ainsi un cycle de violence et d’effusion de sang. Cela crée un environnement propice à la prolifération des activités terroristes. Cela conduit également à une augmentation de la fréquence et de l’intensité des attaques contre les pays voisins et les institutions jugées contraires aux intérêts du régime iranien, diminuant ainsi les perspectives de paix au Moyen-Orient.

La politique prolongée d’apaisement envers l’Iran aboutit à l’éloignement de nombreux pays de la région de l’Occident, contribuant ainsi à la fragmentation du Moyen-Orient. En particulier à la suite de la crise actuelle dans la région, cette approche devrait entraîner des changements dans les alliances diplomatiques et les structures de pouvoir. Il est possible que divers acteurs s’alignent sur le régime iranien soit pour sauvegarder leurs intérêts, soit pour se protéger des actions destructrices et des mandataires du régime. Par conséquent, l’équilibre des pouvoirs régionaux devient de plus en plus complexe.
Le mépris de la communauté internationale à l’égard de l’agression régionale de l’Iran par l’intermédiaire de ses mandataires a créé un terrain fertile pour le terrorisme et l’extrémisme. Parallèlement, l’acquisition de capacités nucléaires par le régime iranien fait apparaître non seulement une menace pour la sécurité des pays voisins, mais également une menace importante pour la stabilité et la paix mondiales.

En résumé, le maintien du statu quo face aux interventions iraniennes dans la région entraîne des conséquences profondes et multiformes qui s’étendent au-delà des frontières du Moyen-Orient. De l’escalade du terrorisme et des effusions de sang à l’insécurité mondiale et à la refonte des alliances diplomatiques, les conséquences de l’inaction soulignent la nécessité cruciale d’une approche décisive et globale pour répondre aux aspirations hégémoniques du régime iranien.

La mentalité du régime consiste à éviter la guerre directe et à adopter des mandataires
Reconnaître le cœur de la crise actuelle, caractérisée par des guerres et des effusions de sang persistantes, nécessite de comprendre que le contrôle oppressif exercé par le régime des mollahs est au cœur de cette crise. Fondamentalement, la stratégie constante du régime consistant à fomenter des conflits et à encourager activement la guerre dans la région constitue un pilier fondamental pour maintenir son emprise sur le pouvoir. Il est impératif de souligner que le régime, conscient des conséquences désastreuses qu’il subirait en cas de confrontation directe avec les États-Unis, s’abstient de s’engager dans des hostilités directes. L’objectif ultime du régime n’est pas d’affronter directement des adversaires puissants comme les États-Unis ; en tant que tel, un conflit marquerait sans aucun doute la fin de son règne.

Au lieu de cela, le régime adopte une approche calculée consistant à exporter les crises au-delà des frontières iraniennes par l’intermédiaire de ses mandataires, en intervenant stratégiquement dans la région pour détourner l’attention du mécontentement intérieur et se préserver des bouleversements internes. Le schéma cyclique de création de crises et de bellicisme devient indissociable de la stratégie de survie du régime. Essentiellement, les politiques interventionnistes du régime dans la région visent à réorienter le mécontentement interne et à maintenir un semblant de contrôle.

En résumé, le réseau complexe de création de crises et de bellicisme dans la région est intrinsèquement lié aux instincts de survie du régime. Une résolution durable de ce dilemme aux multiples facettes nécessite un changement transformateur – un changement de régime en Iran – car l’existence même du régime actuel est intimement liée à sa capacité à exporter les crises et à manipuler les conflits pour perpétuer son pouvoir.

Dans ce contexte, deux possibilités distinctes apparaissent, chacune présentant son propre ensemble de défis et de ramifications qui nécessitent un examen et une analyse minutieux.

Le deuxième scénario : intervention militaire et occupation
Dans ce contexte, la perspective de reproduire les stratégies passées, telles que celles employées en Irak et en Afghanistan, implique une intervention militaire directe et une occupation ultérieure de l’Iran par les États-Unis et leurs pays alliés. Cependant, si l’on s’appuie sur les expériences des interventions militaires précédentes, notamment en Irak et en Afghanistan, cette option semble semée d’embûches et de défis, avec des conséquences potentiellement lourdes et indésirables, et est donc irréalisable.

Le troisième scénario : changement de régime par le peuple iranien
Contrairement au modèle d’intervention militaire, cette option implique de favoriser et de soutenir un mouvement populaire en Iran qui plaide et travaille activement en faveur d’une transformation démocratique et du renversement du régime actuel.

La population iranienne, comme en témoignent les récents soulèvements, a exprimé son désir de changement de régime et d’établissement d’une république démocratique en Iran. Le régime iranien maintient son autorité par des mesures répressives, notamment des exécutions et des actes de torture. À l’inverse, il existe une opposition puissante et bien organisée, dotée d’un vaste réseau à travers le pays. Le Conseil national de la Résistance iranienne (CNRI) a présenté un plan global pour l’avenir de l’Iran, recueillant un soutien international important. L’Organisation des Moudjahidine du peuple d’Iran (OMPI-MEK), un membre clé du CNRI, a joué un rôle central dans l’organisation et le soutien de ces soulèvements grâce à son vaste réseau d’unités de résistance à travers l’Iran.

Malheureusement, au cours des dernières décennies, la politique occidentale d’apaisement s’est écartée du soutien actif aux aspirations démocratiques du peuple iranien et à l’opposition organisée. Au lieu de cela, il a choisi de contraindre l’opposition et d’apaiser le régime iranien.

En soutenant activement les groupes d’opposition organisés en Iran, en particulier le Conseil national de la Résistance iranienne (CNRI) et l’Organisation des Moudjahidine du peuple d’Iran (OMPI/MEK), et en reconnaissant la lutte du peuple iranien pour renverser le régime et la lutte courageuse de la jeunesse iranienne contre le CGRI, la communauté internationale peut jouer un rôle crucial dans l’autonomisation du peuple iranien.

Pour le régime iranien, cela représente le scénario le plus périlleux et potentiellement fatal, car il reconnaît la menace imminente de son propre renversement. Le régime est parfaitement conscient du fait qu’en dépit du mécontentement latent au sein de la société iranienne et du mécontentement généralisé, son règne sera assuré tant qu’il n’existera pas d’opposition nationale organisée capable de soutenir les protestations.

Ainsi, ces dernières années, le régime n’a ménagé aucun effort pour démanteler sa principale opposition organisée, l’OMPI, ou, à tout le moins, pour l’isoler politiquement. Cette entreprise a nécessité un investissement important de ressources, s’élevant à des millions de dollars, dans une campagne concertée visant à diffamer l’OMPI. Depuis le début des soulèvements de 2016, le régime a vigoureusement utilisé ses lobbies internationaux pour propager le discours selon lequel l’OMPI manque de base populaire en Iran et que, par conséquent, le régime n’a pas d’alternative viable.

Dans ses efforts pour freiner la dissidence et empêcher l’émergence d’une alternative crédible, le régime a eu recours à de fausses alternatives, allant même jusqu’à promouvoir le retour à la dictature oppressive de l’époque du Shah. Notamment, lors du soulèvement de 2022, le régime a soutenu clandestinement le fils de l’ancien Shah, menant une campagne secrète en Iran pour déformer l’idée d’une alternative au régime actuel.

Malheureusement, la politique d’apaisement menée par l’Occident a contribué à la tromperie du régime. La télévision et les médias en langue persane dans les pays occidentaux et régionaux ont contribué à alimenter cette perception trompeuse. En censurant intentionnellement les informations liées à l’OMPI, ces chaînes médiatiques ont fait la promotion du fils de l’ancien dictateur, créant ainsi un sentiment de désillusion au sein de la population. Cette perception, suggérant le remplacement d’un dictateur par un autre, a ensuite conduit à un ralentissement de la dynamique des soulèvements.

En résumé, alors que l’Occident est aux prises avec des scénarios urgents, il est de plus en plus crucial de s’attaquer à l’hégémonie régionale de l’Iran et de freiner ses actions déstabilisatrices. Le maintien du statu quo constitue une menace pour la paix et la sécurité au Moyen-Orient, tandis qu’une intervention militaire risque d’aggraver l’instabilité régionale. Au contraire, soutenir le peuple iranien et son opposition organisée ouvre la voie à un changement durable, conforme aux principes démocratiques, à la liberté et à la coopération régionale.

La question centrale n’est pas seulement de savoir comment affronter l’Iran, mais aussi comment adopter la bonne politique pour un changement durable en harmonie avec les valeurs démocratiques, la liberté et la coopération régionale. La première étape pour l’Occident consiste à mettre en œuvre les mesures politiques appropriées. Cela inclut la désignation du CGRI comme organisation terroriste, la fermeture des ambassades du régime en Europe, l’expulsion des agents du régime des institutions européennes, le rétablissement des résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU, la reconnaissance de la lutte du peuple iranien pour le renversement du régime et la lutte des jeunes contre le CGRI, et demander des comptes aux responsables du génocide de 1988 et des crimes contre l’humanité en Iran. Considérer le régime iranien comme une menace immédiate à la paix et à la sécurité mondiales en vertu du Chapitre VII de la Charte des Nations Unies est jugé impératif.