samedi, juillet 27, 2024
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Cinquième année du conflit syrien grâce au « réalisme constructif » !

Editorial
Alors que le conflit syrien entre dans sa cinquième année, la porte ouverte du Secrétaire d’Etat américain John Kerry à des négociations avec Bachar Assad a piégé certains de ceux qui cachent leurs ambigüités derrière un « réalisme constructif ».

Le député des Yvelines Jacques Myard, qui a participé à la visite controversée de parlementaires français à Damas, s’est précipité pour dire que cette déclaration «constituent une gifle cinglante pour la diplomatie française qui campe sur des postures pseudo-morales», ajoutant qu’une « nouvelle fois les États-Unis font preuve d’un réalisme constructif dans la recherche d’une solution politique pour mettre fin à cette guerre civile alors que la France s’enferme dans une position rigide de refus de reprendre le chemin de Damas. »

Ceux qui rejettent la fermeté contre Assad, responsable de plus de 215 000 mort et 13 millions de déplacés dont 3,9 millions de réfugiés, récusent la morale en politique. Ils se privent d’une conscience derrière le « réalisme » de la puissance américaine.

Peu importe que Marie Harf, la porte-parole du département d’Etat, se soit empressée de rectifier le tir en précisant que la position américaine n’était pas modifiée. Ce que l’on oublie souvent c’est que le «réalisme constructif», qui a consisté à ne rien faire face aux bombardements chimiques d’Assad et aux ingé- rences des gardiens de la révolution iraniens, a permis au régime syrien de continuer à sévir et à Daech d’exister.

L’aveuglement des amis du Boucher de Damas qui sont souvent des lobbies du régime iranien, est marqué d’amateurisme politique et d’ignorance de la région. Le chef de la diplomatie Laurent Fabius a clairement expliqué que négocier avec Assad reviendrait à faire « un cadeau absolument scandaleux, gigantesque aux terroristes de Daech ».

Le ministre a fait valoir que « les millions de Syriens qui ont été persécutés par M. al-Assad se reporteraient pour soutenir Daech ».

La coalition de l’opposition en exil a rappelé pour sa part que « la chute du régime et de tous les responsables des crimes commis contre le peuple syrien » restait son « principal objectif ». L’opposition modérée déclare être en guerre contre une quasi occupation des forces et des milices iraniennes qui ont pactisé avec Assad.

Il ne fait aucun doute que Daech se nourrit des exactions de Bachar en Syrie et des violences des milices chiites en Irak. Dans les deux cas, ces forces sont encadrées par les pasdaran iraniens.

Si l’on veut éradiquer Daech, il faut d’abord éliminer les facteurs de son extension en empêchant les mollahs d’agir en Syrie et en Irak et en soutenant l’opposition légitime pour renverser Bachar. Toute autre voie mènera à l’impasse qui dure depuis quatre ans.

Voir Iran Libération No : 445