jeudi, mars 28, 2024
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Médias iraniens : Le peuple paie le prix des politiques néfastes

Le régime iranien a appauvri les familles iraniennes

Ces deux derniers jours, les médias officiels iraniens ont reconnu que les politiques néfastes du régime avaient dévasté la vie des Iraniens. Ils mettent également en garde contre un nouveau soulèvement national.

Les défenseurs du régime tentent de rendre les sanctions responsables des problèmes économiques et sociaux de l’Iran. Mais les médias officiels considèrent que la mauvaise gestion du régime est la véritable source des problèmes de l’Iran.

« De nombreux experts estiment que l’économie iranienne est malade. Mais les problèmes économiques du pays sont-ils réellement dus aux sanctions étrangères ? Si nous examinons les propos des experts, nous parviendrons à la réponse qui est ‘non' », écrivait mardi le quotidien officiel Arman dans un article intitulé « Le peuple paie l’inaction du gouvernement ».

« La réponse [à la crise économique] se cache derrière des centaines d’autres questions sans réponse sur les performances économiques des gouvernements, leur capacité à réduire leurs dépenses courantes, à mettre en œuvre l’article 44 de la Constitution et la privatisation, et ainsi de suite, entraînant une récession et une inflation croissante dans la société », ajoute l’article du quotidien Arman.

L’article 44 de la Constitution du régime divise l’économie iranienne en trois secteurs : Privé, Gouvernemental et Coopératif. Ce plan est une façade permettant au régime d’utiliser les entreprises privées comme sociétés écrans pour contourner les sanctions et dominer l’économie iranienne. Toutes les sociétés iraniennes dites coopératives. Et de nombreuses sociétés privées sont sous le contrôle des Gardiens de la révolution islamique (pasdaran).

Le Guide Suprême du régime, Ali Khamenei, a mis en œuvre un soi-disant « plan de révision économique » au second semestre 2019 pour empêcher le régime de s’effondrer en augmentant les impôts, en diminuant les salaires et les assurances, en imprimant des billets de banque et en procédant à des importations effrénées. Khamenei avait commencé ce plan dans les années 1990, mais le plan a été réalisé en 2019. La mise en œuvre de l’article 44 de la Constitution du régime était conforme à ce plan.

« L’essence des politiques de l’article 44 était de laisser l’économie au peuple et d’emmener le gouvernement à abandonner l’économie, mais qu’avons-nous fait ? Une partie de l’économie était entre les mains d’un gouvernement sans armes, que nous avons remis à un gouvernement avec des armes [pasdaran] ; ce n’est pas une privatisation. Un gouvernement qui a des armes, des médias et tout et personne n’ose lui faire concurrence », écrivait le quotidien officiel Sharq le 31 juillet 2017.

En d’autres termes, le soi-disant plan de privatisation ou les plans économiques de Khamenei visent à piller davantage la population.

Qui paie le prix de la mauvaise gestion économique du régime ?

La soi-disant Organisation iranienne de la privatisation a liquidé les actifs publics de l’Iran et les a vendus à des propriétaires privés. Ces propriétaires privés sont pour la plupart des affiliés du régime, notamment ceux qui entretiennent des liens étroits avec les pasdaran. En raison de ce soi-disant processus de privatisation, de nombreuses usines et industries iraniennes ont été détruites. L’une de ces usines est HEPCO, autrefois le plus grand et florissant fabricant de machines industrielles. La sucrerie de Haft Tapeh était une autre industrie, autrefois la plus grande sucrerie agro-industrielle du Moyen-Orient, qui a été dévastée à cause de ce plan de privatisation.

À la suite de ce processus, de nombreux travailleurs ont perdu leur emploi, et les soi-disant propriétaires privés ont retardé le paiement des salaires des travailleurs. Ainsi, de nombreuses protestations et grèves ont été organisées par les travailleurs privés de HEPCO, Haft Tapeh et d’autres usines.

Les travailleurs iraniens ne reçoivent pas leurs salaires pendant des mois, alors que leurs salaires sont bien inférieurs au seuil de pauvreté de 10 millions de tomans, ce qui fait qu’ils ont du mal à joindre les deux bouts.

« L’augmentation galopante de l’inflation et l’économie instable ont une fois de plus déplacé le seuil de pauvreté. Le seuil de pauvreté pour une famille de quatre personnes est de 10 millions de tomans. Les dernières statistiques publiées sur le seuil de pauvreté concernent le mois de mai de cette année et sont estimées à 9 millions de tomans. Compte tenu de la croissance effrénée de l’inflation, de la montée en flèche des prix au cours des quatre derniers mois dans divers secteurs économiques, le seuil de pauvreté semble avoir dépassé les 10 millions de tomans. Le seuil de pauvreté de 10 millions de tomans indique les conditions difficiles des familles à faible revenu, notamment des travailleurs. La différence entre les revenus et le seuil de pauvreté est une histoire qui se répète. Mais la montée en flèche des prix due au Coronavirus a rendu cette différence plus importante qu’auparavant », a écrit lundi le quotidien officiel Sobh-e Emrooz.

Les Iraniens ne peuvent plus acheter de viande, de volaille ou même de fruits et protestent contre les erreurs de gestion du régime.

Dans une émission diffusée sur la télévision officiel du régime le 11 mars, Abbas Ghobadi, vice-ministre du commerce du ministère de l’Industrie, des mines et du commerce, a conseillé à la population de réduire le niveau de leurs attentes et de « ne pas consommer de la viande ou des fruits. »

« Si les Iraniens n’ont pas l’intention d’acheter ou de consommer des aliments « chers », cette soi-disant prescription du vice-ministre sera étendue à d’autres produits alimentaires plus importants. Avec la montée en flèche des prix, il n’y a plus rien à manger sur la table des familles iraniennes pour qu’elles puissent survivre », écrivait le 16 mars le quotidien officiel Mostaghel.

Le régime a dévasté l’économie iranienne. Lundi, les pasdaran ont dévoilé une autre ville de missiles et se sont vantés de sa puissance militaire. Parallèlement, les Iraniens doivent faire face à la pauvreté et à la flambée des prix. Les actions du régime ont transformé la société en une poudrière, et la population, en particulier les jeunes, protestent constamment contre les conditions de vie difficiles. Trois grandes manifestations en Iran depuis 2018 montrent que les Iraniens ne veulent pas de ce régime. Chacune d’elle a terrifié la théocratie au pouvoir.

« La situation actuelle de la troisième génération après la révolution avertit [le régime] que gouverner cette génération n’est pas facile, car elle a une nature dissidente lorsqu’il s’agit de la situation actuelle. La persistance de la situation actuelle de la troisième génération peut constituer une menace sérieuse pour l’avenir du système culturel et même politique. [Les responsables du régime] doivent réfléchir à un moyen de faire face à la menace à venir », écrivait le 16 mars le quotidien officiel Jahan-e Sanat.