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COVID-19 : les morts errants, un nouveau phénomène en Iran

Iran-infirmières

La crise du Covid-19 en Iran s’aggrave. Le ministère de la Santé du régime a annoncé dimanche le chiffre de décès dû au Covid-19 se montait à 542 morts, ce qui est un nouveau record pandémique pour l’Iran. Selon l’opposition iranienne, plus de 352 600 personnes sont décédées à cause de la crise de Covid-19 en Iran.

La situation a atteint un point où les responsables du régime et les médias d’État reconnaissent la gravité de la crise sanitaire, et, selon le quotidien Arman, dimanche, «L’ombre de la mort entoure le peuple et le pays (…) La situation du Covid-19 en Iran est pire que les statistiques annoncées ».

« Un grand nombre de personnes ont contracté le virus, qui n’est pas contrôlé, en d’autres termes, le nombre de cas est supérieur à ce que nous rapportons », a déclaré dimanche un expert principal de la santé, selon l’agence de presse ISNA.

Des vidéos d’Iran montrent des scènes déchirantes d’hôpitaux pleins de patients et leurs familles souffrant. Une vidéo sur les réseaux sociaux montrait une mère en deuil qui avait récemment perdu son jeune fils en disant : « Mon garçon est mort. Je l’ai regardé souffrir parce qu’il n’y avait pas d’oxygène. Je suis allé dans chaque chambre de l’hôpital et j’ai demandé de l’oxygène. Personne ne m’a répondu.

À Babol, dans le nord de l’Iran, les gens ont besoin d’injecter des liquides intraveineux s’ils en trouvent. Le régime refuse d’aider les professionnels de la santé. Beaucoup d’infirmières et de médecins iraniens altruistes ont perdu la vie en aidant la malades, mais le régime refuse de les soutenir financièrement ou de fournir aux hôpitaux l’équipement nécessaire.

Le système de santé iranien s’effondre. « Avec les vagues consécutives de Covid-19, l’infrastructure du système de santé du pays a atteint le point de s’effondrer », a écrit le quotidien Mostaghel, le dimanche 8 août 2021.

La crise du Covid-19 en Iran s’aggrave en raison de la politique inhumaine du régime, ce qui est maintenant reconnu par les médias et les responsables d’État.

« Les responsables concernés ont ignoré ce [virus] dévastateur en niant son existence. Les autorités ont ignoré les conseils des médecins et des professionnels de la santé. Au cours des tout premiers mois, les responsables ont promis au peuple qu’ils battraient Covid-19. En qualifiant le virus de faible, ils ont encouragé les gens à ne pas porter de masques », ajoute le quotidien Mostaghel.

Le régime a lancé sa politique inhumaine de Covid-19 pour contrôler la société iranienne agitée, à la suite du soulèvement majeur de novembre 2019 avec des appels au changement de régime. Les autorités ont refusé d’annoncer l’existence du virus en Iran afin qu’elles puissent avoir une forte participation électorale lors des élections législatives.

Alors que la plupart des Iraniens ont boycotté la mascarade d’élection du régime, les quelques partisans du régime sont devenus l’hôte du virus, et bientôt Covid-19 a englobé tout le pays.

« Après leurs exploits politiques, avec plusieurs milliers de morts, d’infectés et d’hospitalisés, nous perdons une guerre que nous n’avons pas du tout déclenchée », a ajouté le quotidien Mostaghel.

« L’état super critique du coronavirus dans les hôpitaux iraniens a sonné l’alarme pour les décès massifs de patients. Les couloirs des hôpitaux sont remplis de lits et les patients sont même admis sur des chaises et à même le sol. De nombreux nouveaux patients ont un besoin urgent d’hospitalisation en réanimation. Pourtant, il n’y a même pas un simple lit dans les tentes installées dans l’enceinte de l’hôpital, c’est pourquoi de jeunes patients meurent », a écrit dimanche le quotidien Arman, citant Mohammadreza Mahboubfar, l’un des responsables de la santé du régime.

« Ces conditions ont également saturé la capacité des cimetières de plusieurs villes. Les « morts errants » sont un nouveau phénomène dans le pays ces jours-ci. A Kerman, la route d’alpinisme est devenue le lieu de sépulture d’un grand nombre de victimes du coronavirus », ajoute le quotidien Arman.

Ces derniers jours, alors que le nombre de morts de Covid-19 augmente rapidement, certains responsables gouvernementaux ont affirmé de manière flagrante qu’ils avaient dépassé la « crise ».

«Alors que de nos jours, tous les hôpitaux du pays sont remplis de patients et qu’il n’y a pas de lits vides pour les personnes infectées, et qu’ils sont admis dans la cour ou le parking de l’hôpital, et que des centaines perdent la vie chaque jour, comment pouvons-nous parler d’avoir dépassé le crise », a écrit le quotidien Mostaghel.

« Les principaux coupables de cette situation anormale et misérable sont les responsables publiques qui ont créé cette situation par ignorance et mauvaise gestion. Dès le début de la pandémie, ils n’ont pas compris la sensibilité de la question et ont couvert la maladie avec des intentions méprisables », a reconnu le quotidien Mostaghel.

Les Iraniens meurent en masse, alors que l’épidémie est contrôlée dans de nombreux pays. Dans de nombreux pays, plus de 50 % de la population est vaccinée.

Avec la dissimulation systématique de l’épidémie, l’inaction, puis l’interdiction des vaccins crédibles contre le Covid-19, Khamenei a montré qu’il voulait prolonger la vie de son régime et d’éviter les manifestations.

Khamenei est responsable du « massacre sans précédent » en Iran, comme le décrit le quotidien Arman.

Les récentes manifestations au Khouzistan et dans une douzaine d’autres villes ont montré que la politique inhumaine du régime contre le Covid-19 ne fonctionnerait plus comme une barrière contre le soulèvement populaire.

« Nous sommes tous en danger. La pression économique inquiétante, ainsi que le nombre élevé de décès dus au Covid-19, et l’inefficacité des institutions décisionnelles, finiront par amener les personnes en détresse à un point où elles n’auront plus rien à perdre. C’est un processus dangereux qui a déjà été prévenu », a averti samedi 7 août le quotidien Mostaghel aux responsables du régime.