samedi, juillet 27, 2024
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Iran : Pour vaincre l’extrémisme il faut commencer par Téhéran

Iran : Pour vaincre l'extrémisme il faut commencer par Téhéran

Par Ali Safavi du Conseil national de la Résistance iranienne

Les odieux attentats terroristes de San Bernardino la semaine dernière et de Paris le mois dernier, constituent des rappels clairs de la menace croissante de l’extrémisme islamique. Cette idéologie vicieuse continue de prendre de nouvelles formes – d’abord via al-Qaïda, et maintenant via Daech.

Leur objectif est de créer un « Etat » islamique capable de faire appliquer la charia par la force et de faire perdre à l’humanité ses acquis démocratiques.

Alors que la variante du fondamentalisme sunnite cherche désespérément à atteindre cet objectif, la version chiite à Téhéran est déjà sur cette voie. Cela devrait être confronté, non pas engagé.

Des points névralgiques, tels que la Syrie, l’Irak et le Yémen sont devenus un terrain fertile pour Daech. Dans chacun d’eux, le régime fondamentaliste de Téhéran joue un rôle clé dans le chaos. L’agenda régional du régime iranien est, d’après les termes de son chef suprême, « diamétralement opposé » à celui des États-Unis.

En effet, après les attaques meurtrières de Paris, les fonctionnaires et les médias de Téhéran ont rapidement blâmé la France elle-même, certains suggérant que les Français avaient « mérité » ces attaques, parce que Paris a soutenu Daech contre le dictateur syrien Bachar al-Assad, un allié iranien clé.

Téhéran essaie maintenant d’avoir un nouveau discours. Pour le régime, Daech est une bénédiction déguisée, car Daech justifie l’implication pratique destructrice de l’Iran en Syrie et d’autres pays. Maintenant, les mollahs tentent de convaincre les gouvernements occidentaux à se joindre à eux dans la sauvegarde d’Assad. C’est une proposition dangereuse.

Pourtant, à la suite de l’accord sur le nucléaire, certains occidentaux restent optimistes vis-à-vis de à la théocratie, qui s’ouvrirait plus à des réformes politiques. Mais les faits et les preuves ne vont pas dans ce sens. Au lieu de changer de cap dans la région, Téhéran est encore plus catégorique, en disant que les autres devraient suivre ses politiques destructrices.

Et si l’amélioration des droits de l’Homme sont un signe de la modération, la situation en Iran a en effet fortement été dégradée sous le mandat du président soi-disant «modéré» Hassan Rohani.

Un nouveau rapport des Nations Unies indique dans les neuf premiers mois de cette année, plus de 690 personnes ont été exécutées en Iran. Cela « pourrait avoir fait atteindre le taux d’exécution au cours de la première moitié de 2015, son plus haut niveau en 25 ans ». Ce mois-ci, Téhéran était censuré pour la 62ème fois par les Nations Unies.

Le rapporteur spécial de l’ONU Ahmed Shaheed a rappelé de manière effroyable que les mineurs continuent d’être exécutés par le régime, et Amnesty International a désigné l’Iran comme l’un des derniers bourreaux d’enfants qui demeurent dans le monde.

Les femmes continuent d’être traitées comme des citoyens de seconde classe. L’année dernière, des dizaines de femmes ont été attaquées à l’acide au visage, pour avoir soit-disant commis une violation des lois strictes du régime concernant le voile.

On empêche les jeunes filles d’assister à certains cours universitaires, tels que la gestion de l’entreprise et la traduction en anglais. Et, le parlement (Majlis) sous Rouhani a adopté une série de lois pour marginaliser davantage la moitié de la population et les priver de leurs droits.

Les journalistes, blogueurs et militants de l’opposition sont régulièrement arrêtés par le régime. Lors d’un incident de grande envergure, un jeune blogueur, Sattar Beheshti, a été tué sous la torture.

Selon le rapport de l’ONU, le régime continue d’utiliser une variété de méthodes de torture, y compris l’ablation chirurgicale des yeux et des amputations de mains – un peu comme Daech le fait dans son « califat ».

En voilà de la modération !

Le régime iranien est contrôlé par le Guide suprême Ali Khamenei – un équivalent du « calife » du « califat ». Il prend toutes les décisions finales qui déterminent l’orientation stratégique de l’état « islamique ».

Quelques jours après l’annonce de l’accord sur le nucléaire, Khamenei a averti : « nous ne cesserons jamais de soutenir nos amis dans la région et les peuples de Palestine, du Yémen, de la Syrie, de l’Irak, de Bahreïn et du Liban. Même après cet accord notre politique envers l’arrogance des Etats-Unis ne changera pas ».

Le régime médiéval de l’Iran ne peut être réformé, car tout signe de modération provoquerait une ouverture pour l’émergence de revendications populaires, qui se transformeraient en manifestations pour la démocratie.

Beaucoup d’observateurs conviennent que la véritable alternative au fondamentalisme se trouve dans la société iranienne elle-même, et non dans les limites réductrices une théocratie mourrante. Tout comme le rideau du communisme est finalement tombé en Europe de l’Est grâce à la population de cette région agitée, le rideau de l’intégrisme en Iran le pourra aussi.

Si le gouvernement américain cherche à résoudre le problème iranien en retombant sur le problème lui-même – le régime de Téhéran -, il ne parviendra pas à créer un véritable changement. Les Etats-Unis devraient commencer par remettre en cause l’implication de Téhéran en Syrie et à chercher à éliminer Assad du pouvoir aussi rapidement que possible. Telle est la vraie solution à la menace croissante de Daech.

En fin de compte, la réponse à l’intégrisme islamique est entre les mains du peuple iranien et de l’opposition organisée de l’Iran, dirigée par une femme musulmane, Maryam Radjavi. La déstruction de l’épicentre du fondamentalisme en Iran permettra de libérer le monde de la menace extrémiste pour de bon.

Safavi est un membre de la commission des Affaires étrangères du Conseil national de la Résistance iranienne, qui a pour objectif l’instauration d’une démocratie laïque et non-nucléaire en Iran.