samedi, juillet 27, 2024
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Les mères des martyrs iraniens exigent le procès des dirigeants du régime pour le massacre de 1988

 

CNRI – Les « Mères du parc Laleh » ainsi que des mères de prisonniers politiques massacrés en 1988 en Iran et des martyrs du soulèvement populaire de 2009, ont publié un communiqué le jeudi 31 août 2017, appelant au procès des dirigeants du régime iranien pour le génocide de l’été 1988.

Elles ont souligné que pour parvenir à la liberté et à la démocratie en Iran, il n’y a pas d’autre moyen que de juger et de traduire en justice les instigateurs et les auteurs des exécutions massives des prisonniers politiques perpétrées dans les années 1980, ainsi que tous les autres crimes commis par les mollahs.

Les Mères du parc Laleh – qui à l’instar des Mères de la place de Mai en Argentine se réunissent régulièrement pour revendiquer la justice pour leurs enfants disparus ou assassinés – ont également soutenu dans leur communiqué les revendications légitimes des prisonniers politiques en grève de la faim dans la prison de Gohardacht.

Voici un extrait du communiqué :

« A l’occasion du 29ème anniversaire des exterminations de masse des prisonniers politiques à l’été 1988, nous entrons dans une phase où nous sommes presque en mesure de dévoiler une partie de la vérité sur les massacres des années 1980, en particulier le massacre des prisonniers en 1988 ; ces prisonniers qui avaient été condamnés à des peines d’emprisonnement, ont été plus tard condamnés à mort à l’issue de procès à huis-clos de quelques minutes.

La récente action en justice engagée auprès des organisations et institutions internationales par une cinquantaine de mères et de familles de martyrs enterrés à Khavaran, est un tournant dans ce processus. Les familles des prisonniers politiques suivent de près la question afin de clarifier les faits et la raison pour laquelle ces prisonniers politiques ont été massacrés.

Nous sommes indépendants de tout courant politique et nous visons à porter la voix de ceux qui demandent justice et veulent savoir pourquoi et comment ces crimes ont eu lieu.

Nous savons très bien que certains groupes, dès les premières années, avaient l’intention de se cacher et de garder le silence au sujet de ces crimes pour diverses raisons. Ils tentent même d’exploiter les familles pour atteindre leurs objectifs, mais ne tentent nullement de poursuivre la vérité sur ces crimes puisqu’eux-mêmes, directement ou indirectement, ont été impliqués dans la perpétration de ces crimes.

Nous savons aussi bien que certains de ces groupes et les courants affiliés au pouvoir, se fondant sur le postulat que nous avons besoin d’une réconciliation nationale, ont promu les slogans « pardonner mais pas oublier », sur le principe que la poursuite de ces crimes compromettrait le développement et la consolidation de la démocratie. Alors que nous avons tous vu que la dissimulation des meurtres des militants politiques dans les années 1980 a entraîné davantage de torture et d’exécution de militants politiques et de la société civile. Il n’y a pas un jour où nous ne sommes pas témoins du musèlement des défenseurs des libertés au sein des prisons et hors des prisons en Iran.

L’exemple le plus proche, dont la République islamique doit être tenue responsable, est le danger qui plane sur les vies d’un certain nombre de prisonniers politiques dans la prison de Gohardacht à Karaj qui sont en grève de la faim en vue d’obtenir leurs droits les plus élémentaires et de protester contre leur transfert forcé dans la salle de sécurité maximale.

Nous croyons profondément à l’avènement de la liberté et de la démocratie, mais il n’y a pas d’autre moyen qu’engager des procès équitables et publics pour les instigateurs et les auteurs du massacre des prisonniers politiques des années 1980 et tous les autres crimes commis par les responsables de la République islamique. Nous devons clarifier pour la population pourquoi et comment ces crimes ont été perpétrés afin que nous puissions cheminer sur la voie de la liberté et de la justice.