samedi, juillet 27, 2024
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Le régime iranien et la conférence de Charm el-Cheikh

Par Moussa Afshar

CNRI – Les 3 et 4 mai, une conférence sur la stabilisation de l’Irak se déroulera à Charm el -Cheikh. Jeudi 3 mai, la réunion intitulée “L’initiative pour un traité international sur l’Irak”, doit accueillir le Secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-Moon, et 80 autres pays. 

L’initiative se propose de répondre aux besoins de l’Irak pour les dix prochaines années. Elle s’occupera aussi en partie de la dette irakienne. L’Arabie saoudite à déjà  donné son accord pour annuler 80% des 15 milliards de dollars qui lui sont dûs. 

La dette totale de l’Irak se monte selon les calculs à 140 milliards de dollars. Jusqu’à présent 52 pays, dont le Club de Paris qui annulera 80 à 100 milliards de dollars, se disent prêts à assister à la conférence.    

Ce traité comprendra aussi un plan de cinq ans concentré sur des améliorations économiques, sociales et politiques qui est le résultat d’une pleine année de négociation. 

Selon le Washington Post, certains pays voisins sunnites acceptent de soutenir le gouvernement de la majorité chi’ite de l’Irak malgré le fait qu’au bout de quatre ans il n’ait pas réussi à attirer le soutien de la minorité sunnite.  

Ce sera le sujet principal des discussions à Charm el-Cheikh le 4 mai. A cette fin, Nouri Al-Maliki et son ministre des Affaires étrangères se sont rendus dans les pays voisins pour y chercher un soutien.

Le 4 mai, la conférence sur la sécurité de l’Irak comprendra des pays comme l’Irak, l’Egypte, le Bahreïn, les membres permanents du Conseil de Sécurité, la Ligue arabe, l’Organisation de la conférence islamique, ainsi que le Canada, le Japon et l’Union européenne. 

Vu que le régime iranien est le principal facteur de la terreur, du chaos et de la violence en Irak, sa présence ou son absence à la conférence a généré de nombreuses discussions.  

Les mollahs ont d’abord annoncé qu’ils n’iraient pas. Abbas Aragchi, un haut responsable du ministère des affaires étrangères, qui les représentait à la Conférence de Bagdad a déclaré : “Tant que les diplomates iraniens ne seront pas libérés, l’Iran n’assistera dans aucune conférence sur l’Irak en présence des Américains."

Bien que Zebari, le ministre irakien des affaires étrangères, ait requis la présence des Iraniens à la Conférence en Egypte, il a reçu une réponse négative. Ca a été la position de l’Iran jusqu’au 29 avril.

Après plusieurs jours de refus, dimanche ils ont annoncé soudain de leur présence. Serait-ce pour obtenir une concession quelle qu’elle soit ou le résultat d’un désaccord au sein de la direction en Iran ?

Pour trouver la réponse il faut d’abord comprendre le dilemme des mollahs iraniens : Ils sont perdants, qu’ils assistent ou pas à cette conférence.

Nouri Al Maliki, le Premier irakien, qui entretient des relations plutôt étroites avec les dirigeants iraniens, a déclaré après sa visite au Koweït sur l’absence de l’Iran : “Si c’est nécessaire, je me rendrai personnellement en Iran pour convaincre les autorités iraniennes à venir à la conférence. » 

Il est clair que par son absence, l’Iran, tout en étant le facteur principal de la crise en Irak, risquera de s’isoler davantage.

Cependant, la présence de l’Iran à la réunion sera tout aussi troublante, car on s’adressera à eux comme les principaux acteurs.

D’autre part, la conférence se déroule au moment où le Congrès américain fait pression sur le Président Bush pour retirer les troupes américaines d’Irak. Cela résultera à pousser encore davantage le gouvernement du Premier ministre irakien à faire des réformes et des progrès.  

Dans les semaines à venir, le parlement irakien doit voter une loi pour rendre opérationnelle l’industrie pétrolière, lever les interdits touchant le parti Baath et réformer la constitution pour protéger les intérêts des sunnites. 

Toute amélioration du processus politique irakien avec le soutien de pays arabes exercera plus que jamais une pression sur l’Iran et sapera sa politique d’intervention en Irak.