samedi, juillet 27, 2024
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Message essentiel des manifestations qui se sont déroulées en Iran ces derniers mois

Les protestations continuent d’éclater à travers l’Iran. Toutes les couches de la société organisent des rassemblements et protestent contre les mauvaises politiques du régime dans le contexte de l’épidémie de Covid-19. Comme les manifestations en Iran s’étendent et s’intensifient, il est nécessaire de comprendre leur message principal.

Dimanche, les retraités iraniens et les pensionnés de l’Organisation de la sécurité sociale ont organisé leurs manifestations nationales dans une douzaine de villes à travers l’Iran. Ils ont organisé de nombreuses manifestations, parfois deux fois par semaine, pour réclamer l’ajustement de leurs pensions au taux d’inflation et protester contre l’inaction et la corruption du régime.

Simultanément, les enseignants ayant un « dossier vert » ont organisé un rassemblement devant le Majlis (parlement des mollahs), pour protester contre le chômage et les promesses creuses des autorités. Ces enseignants ont été récemment diplômés avec un « dossier vert« , ce qui signifie qu’ils ont acquis un rang académique et un haut niveau de qualification.

Ces derniers jours, les étudiants ont organisé des rassemblements de protestation dans une douzaine de villes pour protester contre le fait de passer les examens en personne plutôt qu’en ligne, compte tenu de la pandémie de coronavirus. Les mesures répressives du régime, telles que l’envoi de SMS menaçants aux étudiants et la prise de contact avec leurs parents dans plusieurs villes, n’ont pas réussi à empêcher les étudiants d’organiser leurs rassemblements.

Iran Expanding protests hint at what is to come

Les slogans de toutes les manifestations mentionnées ci-dessus ne sont pas que de simples revendications sociales et économiques. Par exemple, dimanche, les retraités ont scandé : « Le travailleur emprisonné doit être libéré », « Nous ne voterons plus, nous avons entendu trop de mensonges », « Nous souffrons d’injustice et de Covid-19, personne ne se soucie de nous », « Retraités, levez-vous contre l’injustice et la répression. »

Ces slogans et l’intensification des protestations ont terrifié le régime. « Dans les protestations sociales, ce qui est important, c’est qu’une simple demande civile est devenue une question de sécurité« , a écrit dimanche le quotidien officiel Mostaghel.

Après les grandes manifestations iraniennes de novembre 2019, le régime a réussi à utiliser la pandémie de Covid-19 par la dissimulation et l’inaction pour réduire le nombre de protestations. Le Guide Suprême du régime, Ali Khamenei, a qualifié le virus mortel de « bénédiction » et de « test » et s’en est servi pour avoir un contrôle sur la société rétive.

Mais maintenant, puisque les Iraniens sont aux prises avec une pauvreté extrême, le régime ne peut les empêcher de protester en poursuivant sa gestion cruelle face à la Covid-19.

Les protestations sociales se sont intensifiées et étendues au cours des quatre derniers mois. Par exemple, les retraités ont d’abord organisé leurs manifestations dans des villes limitées, mais progressivement, de plus en plus de personnes se sont jointes à ces rassemblements, et ces manifestations se sont étendues à tout l’Iran. Aujourd’hui, d’autres couches de la société, des investisseurs frauduleux du marché boursier aux travailleurs, des enseignants et des étudiants, ont rejoint les manifestations.

Khamenei et son régime sont témoins de l’intensification de ces protestations. Mais ils ne peuvent ni les réprimer complètement, car cela intensifierait les protestations en raison de l’explosivité de la société, ni refuser de réprimer ces protestations, car elles se propageraient rapidement.

L’impasse dans laquelle se trouve le régime face à ces protestations a provoqué la poursuite et l’intensification des protestations.

C’est pourquoi les médias officiels mettent en garde contre ces protestations continues. Le 14 avril, le quotidien officiel Jahan-e Sanat a fait état de la crainte du régime d’un soulèvement de « l’armée du peuple affamé » et des conséquences des « protestations périodiques » et de leur « croissance soudaine ».