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Achraf: Blessés et handicapés empêchés d’emmener leurs équipements nécessaires au Camp Liberty

 

 Khan-Beygi du Camp d’Ashraf ; 30 avril  –  Ils veulent nous affaiblir en intensifiant les pressions 

Alzaman indépendant (presse arabe), 30 avril 2012 – Selon des nouvelles parues dans les médias, les autorités irakiennes ont empêché le quatrième groupe de résidents d’Achraf d’emmener les moyens de base nécessaires aux blessés et aux handicapés de ce groupe lors du transfert vers Liberty en dépit du fait que la plupart des personnes sont entièrement ou partiellement paralysées et incapables de se déplacer sans fauteuil roulant. Voici quelques-unes de leurs déclarations :
Taher Khan-Beygi, 49 ans, ingénieur en informatique, a reçu une balle dans le cou et qui le paralyse depuis 24 ans: « Je vis en Irak depuis 26 ans et je suis là pour renverser le régime des mollahs et libérer mon peuple du fascisme religieux. »

« Quand je suis tombé paralysé, dit-il, j’ai été hospitalisé toute une année et j’ai subi plus de 10 interventions chirurgicales, dont une où  ils ont dû me couper un morceau d’intestin. C’est pour cela que je marche avec difficulté. J’ai toujours vécu dans une chambre avec des équipements spéciaux et depuis je dois m’aider d’une béquille et d’un fauteuil roulant pour me déplacer, j’ai besoin d’avancer sur de l’asphalte ou du ciment. Je vais être complètement bloqué dans un endroit comme Liberty avec du gravier ».

« Quand le gouvernement irakien ne m’autorise pas à emmener mon préfabriqué équipé au camp Liberty, il me prive des droits fondamentaux dont tous les humains jouissent. Nos frères n’ont pas dépensé autant de temps et d’argent pour construire des bungalows pour moi et d’autres réfugiés handicapés s’il y avait des préfabriqués  adaptés à notre usage au camp Liberty. Malgré tous mes efforts pour expliquer ma situation aux autorités irakiennes, elles rejettent ma requête pour le transfert de ma remorque à Liberty, comme si nous n’avions pas d’identité juridique. Au contraire, le droit à la propriété de biens personnels est reconnu partout dans le monde comme un droit fondamental, en particulier pour les personnes vulnérables », a-t-il ajouté.
 « En fait, cette attitude cruelle est uniquement destinées à affaiblir notre volonté et à nous faire plier.

Toutefois, les résidents héroïques d’Achraf ont prouvé que lorsque les conditions deviennent de plus en plus difficiles, leur volonté se renforce et ils refusent avec plus de vigueur l’humiliation.Abbas Taslimi, ingénieur en électronique qui a fait ses études aux Etats Unis : « J’ai été blessé dans des bombardements par les forces de la coalition en 2003 et j’ai perdu mes deux jambes. J’ai de nombreux problèmes pour me déplacer depuis lors. Il est évident qu’un paraplégique limité physiquement a besoin d’équipement spécial et d’installations pour répondre à ses besoins minimaux dans la vie. Par exemple, mon seul mode de déplacement est un fauteuil roulant. Pour pouvoir utiliser le « room service », il devrait être accessible en fauteuil roulant. En outre, j’ai besoin de physiothérapie pour les parties paralysées de mon corps, des équipements spéciaux doivent m’aider à m’allonger et à me lever. «Ces dernières années, mes amis à Achraf ont mis au point ces installations. A Liberty, cependant, il n’y en a pas et le fait est que je ne peux pas vivre sans elles. Liberty ressemble à une prison et il n’y a pas de route plate et goudronnée pour les déplacements. Il n’y a pas de véhicules spéciaux pour paraplégiques », conclut-il.

Morad Ramezani, un autre handicapé vivant dans des conditions similaires, déclare : « Je suis paraplégique. Sur la base de mes conditions physiques, j’ai besoin d’équipements spéciaux pour les toilettes, la cantine et la salle de repos. Par exemple, j’ai besoin d’un lit spécial, d’un lave-linge, d’une salle de kiné pour mon corps paralysé, de toilettes accessibles en fauteuil roulant, d’un véhicule spécial pour les déplacements et les transports, de chemins en pente pour éviter les escaliers, etc …  »
Iraj Alishahi est complètement paralysé de la taille au bas du corps. C’est l’histoire de sa vie: « Personnellement, je n’ai aucun intérêt à aller à Liberty et je voudrais rester à Achraf parce que je sais que je ne pourrais pas y survivre. Mes frères ont construit ce bungalow avec des équipements spéciaux adaptés à mes conditions. Je veux emmener ce bungalow avec moi. Il est équipé d’une salle de bain, d’un système sanitaire complet, d’une machine à laver et d’une salle de kiné. »

Il a expliqué sa situation au fonctionnaire irakien qui a compris sa situation, mais il ne l’a pas laissé déménager ces installations à Liberty. « Il m’a dit de m’adapter aux conditions de Liberty. »
 La personne suivante est Fereydoun Zare, qui est presque totalement paralysé parce qu’il a reçu une balle dans la tête. «Je dois demander de l’aide aux autres pour  m’occuper de mes affaires. Ces trois dernières années, mon traitement a été arrêté à cause du blocus d’Achraf. Le gouvernement irakien a même empêché le physiothérapeute de venir dans le camp.

Naturellement, une personne comme moi a besoin d’installations spéciales pour vivre. J’ai appris par des amis à Liberty qu’il n’y a pas d’installations sanitaires là-bas. Il est même impossible de faire la navette en fauteuil roulant. En réalité, Liberty est une prison. Si je ne peux pas me déplacer et quitter mon bungalow, je vais rester confiné à l’intérieur. Alors mon bungalow sera une prison dans une autre prison. Dans ces conditions, je ne veux pas aller à Liberty. »