samedi, juillet 27, 2024
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Iran: pourquoi Khamenei et son régime sont dans l’ impasse ?

Dans son discours annuel de Norouz, le guide suprême des mollahs, Ali Khamenei, a implicitement admis que son régime était dans une mauvaise situation et s’est plaint que certains critiques tentent de « créer une impression négative pour montrer que nous nous dirigeons vers une impasse».

Malgré le déclin de la dictature religieuse, Khamenei a affirmé que les développements récents avaient été en faveur de son régime : «J’ai entendu certaines personnes dire que la situation a changé en faveur des Américains par rapport à 2015 lorsque le JCPOA a été signé. Ils ajoutent que puisque la situation a changé, le JCPOA doit également changer. Oui, je suis d’accord, mais la situation a changé en faveur de l’Iran, pas en faveur des États-Unis et pas en votre faveur! »

Les propos de Khamenei soulèvent trois questions clés:
Quel est le but de cette propagande?
La situation a-t-elle changé?
Si tel est le cas, le changement a-t-il favorisé le Velayat-e-Faqih ou les partisans du changement de régime?

Changement de circonstances
Les propos de Khamenei fait référence à ceux prononcées au Sénat américain le 3 mars 2021 par Wendy Sherman, la candidate du président américain à la vice-secrétaire d’État qui a participé aux négociations de l’accord nucléaire de 2015.

« L’approche de Biden à l’égard de l’accord nucléaire avec l’Iran découle nécessairement de la situation dans laquelle nous nous trouvons aujourd’hui« , a déclaré Sherman. «La situation a changé, la géopolitique de la région a changé et notre approche doit donc évoluer en fonction de ces changements

“Iran’s Year of Uprising”

Pour dissimuler la situation misérable d’un régime au bord du renversement, Khamenei n’a d’autre choix que d’inverser cette équation par la propagande. Ce fait a été renforcé par l’incapacité de Khamenei à relancer la politique de complaisance ou à faire lever les sanctions dans les mois qui ont suivi l’entrée en fonction de l’administration Biden.

La situation a-t-elle changé depuis l’année de la signature du JCPOA? Faisons une comparaison :

La situation en 2015 : La politique dominante des États-Unis et des pays européens était d’accommoder le régime clérical en Iran. Bien que six résolutions aient été adoptées au Conseil de sécurité contre le régime, les négociateurs cherchaient une solution intermédiaire et accordaient des concessions au régime pour la contenir.

Le régime n’avait pas encore fait face aux soulèvements à l’échelle nationale comme il l’a fait en janvier 2018 et novembre 2019.

L’état explosif de la société iranienne n’était pas apparent pour le monde tel qu’il est aujourd’hui, alors que la situation semble au bord de la déflagration.

Le système Velayat-e-Faqih a pu encourager la politique de complaisance en promouvant la fausse idée qu’il existe des réformistes au sein du régime.

Le terrorisme du régime se propageait efficacement en Syrie, en Irak, au Liban, au Yémen et ailleurs sous la direction de Qassem Soleimani, le commandant de la Force Qods du Corps des gardiens de la révolution islamique, qui a été tué en janvier 2020.

La principale opposition, l’OMPI, avait son siège en Irak et faisait l’objet d’attaques répétées de missiles et d’attaques terroristes, ainsi que d’autres pressions.

La situation en 2021:
La politique de complaisance a été complètement marginalisée et l’économie du régime a atteint un point d’étouffement. Non seulement la nouvelle administration américaine n’a pas levé les sanctions, elle a même demandé au régime le respect inconditionnel de l’accord sur le nucléaire. Hussein Raghfar, un économiste de régime, a écrit dans le quotidien d’État Ebtekhab:

«L’économie du pays a été victime de l’oligarchie du pays au cours des dernières décennies et le gouvernement continue sur la même voie. Si cette tendance ne changent pas, la situation en Iran s’aggravera

Les grands soulèvements sociaux, avec les revendications populaires de changement de régime, ont secoué la terre sous les pieds des mollahs. Ces soulèvements ont rendu le régime fragile et sans perspective.

La société iranienne est prête pour un soulèvement et le renversement du régime. Dans cette atmosphère, même une simple manifestation pourrait faire exploser la société et faire descendre les gens dans la rue.

Le soulèvement de janvier 2018 a causé des dommages irréparables aux prétentions de l’existence d’une tendance réformiste au sein du régime. Les manifestants de tout le pays ont rejeté cette imposture avec des slogans qui ciblaient à la fois les «réformistes» et les «extrémistes» et déclaraient «votre jeu est terminé».

L’OMPI, principal constituant du CNRI, l’alternative démocratique au régime, a pu s’émanciper du siège paralysant auquel il avait été soumis en Irak et a relancé avec force ses unités de résistance qui sont actives dans toutes les villes d’Iran. Les jeunes Iraniens rejoignent ces unités en grand nombre et régulièrement.

L’exportation du terrorisme par le régime et sa stratégie d’étendre sa « profondeur stratégique » en Syrie, en Irak et dans d’autres pays de la région a été durement affectée par l’élimination de Qassem Soleimani, chef de la force terroriste Qods des pasdaran.

«L’année du soulèvement de l’Iran»

Avec cette simple comparaison, il est facile de voir que Khamenei a tort. La situation n’a pas changé en faveur du fascisme religieux ni en faveur de la politique d’oppression, mais en faveur du peuple iranien, de sa résistance organisée et autres forces qui soutiennent le mouvement populaire pour un changement de régime en Iran.