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Radjavi : l’accord nucléaire avec le régime iranien nourrit les racines du terrorisme dans la région

CNRI – Le fondamentalisme  islamique « peut et doit être vaincu » et il doit être arraché à sa racine qui se trouve à Téhéran, a écrit la dirigeante de l’opposition iranienne Maryam Radjavi dans un article publié le mercredi 15 juillet par Forbes. L’accord nucléaire entre P5 + 1 et le régime iranien non seulement ne parvient pas à bloquer les voies de Téhéran vers la bombe nucléaire, mais lui fournira plusieurs dizaines de milliards de dollars que ce régime ajoutera à son trésor de guerre, a déclaré Mme Radjavi.

Vous trouverez ci-dessous le texte intégral de l’article de Mme Radjavi.

Forbes – Opinion – 15 juillet 2015

L’accord nucléaire avec le régime iranien nourrit les racines du terrorisme dans la région

Maryam Radjavi*

*Mme Radjavi est la présidente élue du Conseil national de la Résistance d’Iran, une coalition de groupes et de figures de l’opposition iranienne.

Alors qu’il y a des rapports quotidiens sur les atrocités commises par des groupes terroristes en Egypte, en Syrie, au Yémen et en Irak, un accord nucléaire a été signé entre P5 + 1 et le régime iranien. Même dans la lecture la plus optimiste, cet accord a non seulement échoué à bloquer les voies de Téhéran vers la bombe nucléaire, mais il fournira aussi plusieurs dizaines de milliards de dollars que le régime iranien ajoutera à son trésor de guerre.

Certains peuvent voir les concessions faites face au régime de Téhéran comme une tentative par l’administration Obama d’obtenir la coopération de l’Iran afin de contrer et vaincre le danger insidieux de l’intégrisme islamique. Ce serait mal interpréter l’histoire du régime iranien et les intentions déclarées de ce régime. Le programme nucléaire de Téhéran est explicitement lié à son élan révolutionnaire et impérialiste. Comme l’ancien président et actuel chef du Conseil de discernement, Ali-Akbar Hachémi Rafsandjani, l’avait  affirmé, si ce régime se dote des armes nucléaires, qui pourraient l’empêcher d’exporter sa « révolution »?

Cet accord intervient alors que le régime iranien est de plus en plus fragile et est confronté à une multitude de crises. Dans de telles circonstances, les pays du groupe P5 + 1 aurait pu facilement contraindre ce régime à abandonner ses projets nucléaires s’ils avaient adopté une politique ferme. En réalité, la communauté internationale a perdu une occasion exceptionnelle pour barrer la route de ce régime vers la bombe nucléaire.

Le régime de Téhéran a agi comme la force motrice du califat islamique des temps modernes

Lorsque le gouvernement américain combat le terrorisme, il opte pour des efforts coûteux et finalement contre-productif. Une frappe de drone par-ci, fourniture de formations ou de petites quantités d’armes par-là. Si nous voulons empêcher l’invasion du berceau de la civilisation – du Croissant Fertile jusqu’à la Vallée du Nil – par l’intégrisme, nous devons éliminer ce phénomène inquiétant à sa source. Pour ce faire, nous devons mieux comprendre les racines le ce phénomène : le régime de Téhéran. En effet, l’accord nucléaire va légitimer et renforcer la source de l’intégrisme islamique radicale dans le monde.

Les extrémistes chiites et sunnites, biens qu’ils utilisent des tactiques différentes, cherchent tous les deux à imposer un califat, un Etat islamique fondé sur des interprétations répressives, régressives et fausses de l’Islam. Mais la version moderne d’un califat islamique a en fait émergé il y a quatre décennies, en 1979, avec l’instauration de la dictature religieuse de Khomeini, basée sur la doctrine du vélayat-e-faghih, ou la suprématie absolue des mollahs arrivés au pouvoir en Iran. Depuis lors, le régime de Téhéran a agi comme la force motrice et épicentre de cette menace dangereuse, dans la région et dans le monde.

L’objectif déclaré de cet extrémisme fondamentaliste, tel qu’il est mentionné dans la Constitution du régime iranien, est d’établir un califat et d’imposer la charia par la force. Ce régime ne reconnaît aucune frontière et veut établir partout dans le monde un empire islamique,  principalement caractérisé par la répression des femmes, par l’intolérance complète à l’égard des minorités ethniques ou religieuses, et par sa prédilection pour la brutalité et la violence. Ce programme expansionniste et répressif, institutionnalisé en Iran, est aussi le programme des autres groupes extrémistes islamiques, tels que Daech.

Les mollahs ne font pas partie de la solution au problème de l’intégrisme islamique

Téhéran a continuellement cherché à exporter son idéologie réactionnaire à l’étranger pour déstabiliser les autres puissances régionales et à acquérir ou développer des armes nucléaires comme une garantie de sa propre survie. Selon la Constitution du régime iranien, la mission du Corps des gardiens de la Révolution islamique (CGRI) est de protéger et d’étendre la ‘révolution islamique’ d’Iran. Le CGRI et sa branche d’unités spéciales, appelée Force Ghods, ont joué un rôle central dans la propagation du terrorisme à travers le monde. La Force Ghods a eu une fonction particulièrement destructrice en Irak et en Syrie au cours des dernières années, en semant la violence interconfessionnelle qui a facilité l’émergence des vicieux terroristes de Daech.

Il y a très peu de différence entre les diverses factions du régime iranien. Les soi-disant «modérés» à Téhéran, comme Hassan Rohani, partagent les points de vue des autres factions concernant les objectifs du régime, y compris la règne totalitaire du guide suprême et les politiques relatives au terrorisme et à l’intégrisme. Les différents figures au sein de ce régime ne sont pas des forces de changement, mais plutôt des partenaires pour promouvoir le système de vélayat-e-faghih qui a été un inspirateur majeure, le modèle, le bailleur de fonds et le supporteur de groupes et cellules terroristes partout dans le monde. Les mollahs ne font pas partie de la solution au problème de l’intégrisme et de l’extrémisme islamique, ils sont au cœur même de ce problème.

Le peuple iranien aspire à un Etat démocratique, tolérante et pluraliste

Le fondamentalisme islamique peut et doit être vaincu. Il doit être arraché à sa racine qui se trouve à Téhéran. Pour ce faire, il faut expulser de l’Irak la Force Qods, les milices chiites et les autres groupes liés au régime iranien, tout en permettant une véritable participation des sunnites à la gouvernance. Les États-Unis devraient renforcer les sunnites irakiens, en leur fournissant des armes et en les aidant à assurer la sécurité de leur communauté. Ceci est la seule façon de vaincre Daech. Nous devons empêcher que Daech se renforce en enrôlant dans ses rangs de nouveaux recrus.

En Syrie, la tutelle qu’exerce le régime iranien sur le régime de Bachar al-Assad doit cesser. Il faut soutenir les efforts de l’opposition modérée qui cherche à renverser le régime tyrannique d’Assad et à établir une démocratie dans ce pays.

Cependant toutes ces mesures seront réduites au néant si le régime de Téhéran parvient à se maintenir au pouvoir et développer des programmes nucléaires. Toutes les voies vers la fabrication d’armes atomiques par ce régime doivent être bloquées, ce que le présent accord nucléaire ne fait pas.

En fin de compte, tant que les mollahs restent au pouvoir en Iran, le fondamentalisme islamique va persister, muter et se propager. Le changement de régime en Iran, grâce au courage et la détermination du peuple iranien et de l’opposition organisées, va résoudre ce problème à sa racine. Comme en témoignent les soulèvements populaires de 2009, le peuple iranien aspire à un Etat démocratique, tolérante et pluraliste, à la place du système de vélayat-e-faghih ( Guide suprême) qui les étouffe.