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Iran : La peine de mort requise contre cinq manifestants arrêtés accusés de coopérer avec l’OMPI

SalavatiLe juge des mollahs Salavati : selon l’article 186 du code pénal, puisque la direction de l’OMPI existe toujours, tous ses membres et sympathisants sont des «ennemis de Dieu», même s’ils ne sont pas dans la branche armée

CNRI – Lundi 18 janvier, le régime des mollahs a organisé un simulacre de procès présidé par un bourreau nommé Salavati, où «la peine la plus sévère » a été requise contre cinq manifestants arrêtés le jour de l’Achoura (le 27 décembre). Ils sont accusés de collaboration avec l’Organisation des Moudjahidine du peuple d’Iran (OMPI), de « Moharebeh » [guerre contre Dieu], d’association et de collusion contre la sécurité nationale ». Afin d’éviter des révélations sur cette mise en scène ignoble, le régime des mollahs a même refusé de divulguer les noms des accusés.

Salavati, qui est impliqué dans l’exécution et la torture de centaines de manifestants emprisonnés et d’autres prisonniers politiques, doit être jugé pour crimes contre l’humanité avec son homologue Saïd Mortazavi.

Ce juge criminel a fait son possible pour rassembler une série de déclarations afin de lier le soulèvement à des « réseaux par satellite et la mobilisation de la presse », au « cyberespace », et au « renseignement américain et des réseaux de recherche ». Mais il n’a pu cacher combien il redoutait la manière dont les manifestants s’en étaient pris au «principe du guide suprême», ce qu’il qualifie d’« intensification de mesures de sape des fondations » visant « le pilier du système au pouvoir ». Il n’a pu aussi cacher son soulagement de voir que le «système» a réussi à survivre un jour de plus face à la colère et la rage des manifestants (agence de presse officielle Fars, 18 janvier 2010). Il a faussement affirmé que les accusés « ont été formés en Irak et dans les pays européens [par l’OMPI] à fomenter le terrorisme et des émeutes » et qu’ils ont reçu pour « mission de faire des attentats et du terrorisme dont ils auraient ensuite accusé le système ».

Des mensonges aussi absurdes, qui font penser aux allégations de la police secrète du chah (SAVAK) durant les derniers jours de son règne, ne font que révéler combien le régime et ses organes répressifs redoutent la perspective de leur disparition certaine.

Salavati a également déclaré lors de l’audience que puisque «la direction de l’OMPI n’a pas été éradiquée, l’article 186 du code des châtiments islamiques continuera à s’appliquer à l’OMPI ». Conformément à cet article, « tant que la direction de cette organisation reste en place, l’ensemble de ses membres et sympathisants (…) sont mohareb [ennemis de Dieu], même s’ils ne sont pas impliqués dans sa branche armée ».

Avant cela, le mollah Ebrahim Raïssi, n°2 du judiciaire du régime et l’un des responsables du massacre de 30.000 prisonniers politiques en 1988, avait dit : «L’OMPI est un mouvement organisé», et «celui qui aide l’OMPI de quelque manière que ce soit et dans n’importe quelle circonstance (…) sera considéré mohareb ». Raïssi avait souligné que l’utilisation de bâtons et de pierres méritaient aussi l’accusation de mohareb », ce qui entraîne la peine de mort (Télévision d’Etat, 30 décembre 2009).

Parallèlement, deux autres détenus inculpés de « contacts avec l’OMPI » ont été condamnés à 10 et 15 ans de prison ces derniers jours. Ils purgeront la moitié de leur peine de prison dans des régions éloignées au climat difficile.

La Résistance iranienne met en garde contre de longue peine de prison et l’exécution visant les manifestants arrêtés et les prisonniers politiques, ainsi que la torture et les pressions qu’ils subissent pour les forcer à de faux aveux et à participer à des mises en scène ignobles.

La Résistance iranienne appelle également le Secrétaire général des Nations Unies, le Conseil de sécurité, le Haut Commissariat aux droits de l’homme et les autres instances internationales à condamner les violations des droits de l’homme en Iran. Elle demande l’adoption de mesures contraignantes contre le régime, notamment la suspension des liens économiques et politiques jusqu’à la libération de tous les prisonniers politiques et la fin de la torture, des exécutions et de la répression en Iran.

Secrétariat du Conseil national de la Résistance iranienne
Le 19 janvier 2010