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Rapport des Amis d’un Iran Libre au Parlement européen sur le massacre d’Achraf

CNRI – L’intergroupe des Amis d’un Iran libre au Parlement européen, qui bénéficie du soutien de 300 eurodéputés, vient de publier un rapport sur le massacre commis au camp d’Achraf en Irak le 1 septembre 2013, dont voici la teneur.

Les Amis d’un Iran libre (FOFI)

Communiqué de presse – 30 Septembre 2013

 

RAPPORT SUR LE MASSACRE AU CAMP D’ACHRAF

LE 1 septembre
&
APPEL À L’ACTION INTERNATIONALE

Cela fait plus d’un mois maintenant qu’a eu lieu l’attaque meurtrière des forces de sécurité irakiennes sur le camp d’Achraf. Il existe des renseignements vérifiables qui démontrent que cette attaque a été ordonnée par le Premier ministre irakien, Nouri Al -Maliki, qui agit sur l’insistance de ses sponsors dans le régime iranien. Malheureusement, en dépit de ce grave crime contre l’humanité, les Nations Unies, le gouvernement américain, l’Union européenne et spécialement ses principaux États membres tels que le Royaume-Uni, la France et l’Allemagne, sont restés presque totalement passifs et n’ont pas pris de mesures contre ce crime scandaleux et ses auteurs.

Garder le silence face à un crime est inacceptable. Garder le silence lorsque le crime est toujours en cours et qu’il y a le danger d’un autre massacre potentiellement encore plus terrible, c’est épouvantable et déplorable. Les sept otages, dont six femmes, enlevés au camp d’Achraf, sont toujours détenus par les forces irakiennes et leur extradition vers l’Iran, où ils devront faire face à des tortures et à une exécution certaine, est une possibilité très réelle. Le danger d’une nouvelle attaque contre le camp Liberty, où plus de 3.000 membres de l’OMPI résident, est un danger réel et présent.

 

1. Les informations détaillées et très précises du Conseil national de la Résistance iranienne (CNRI) ne laissent aucun doute sur le fait que les forces irakiennes ont attaqué le camp et pris sept otages ; ces otages sont détenus par les forces spéciales du Premier ministre irakien à Bagdad. Paradoxalement, aucune explication valable à ce sujet n’a été fournie ni par le gouvernement américain, ni par l’Organisation des Nations Unies. Le gouvernement irakien a démenti les informations du CNRI et continue de nier toute implication dans le massacre ou l’enlèvement d’otages.

2. Sur la base d’informations exactes et fiables obtenues par le CNRI, l’ayatollah Khamenei, le guide suprême de l’Iran et un ennemi juré de l’OMPI, a ordonné au gouvernement irakien d’opérer le massacre. Ghassem Soleimani, commandant de la force terroriste Qods, a demandé à Maliki de mener l’attaque lors d’une réunion spéciale dans le bureau du Premier ministre à Bagdad le mardi 27 août. Quatre jours plus tard, des officiers supérieurs de l’armée et des commandants de police de la province de Dyala, ont tenu une réunion pour passer en revue les détails de l’attaque et coordonner l’opération. Le 31 août à minuit, le général Jamil Shemri, commandant de la force de police de Dyala, agissant sur les ordres directs de Maliki, s’est rendu à Achraf, où il s’est entretenu avec les forces de la « division dorée », un groupe d’assaut spécialement entrainé et particulièrement cruel, aussi sous le contrôle de Maliki.

3. Ironie du sort, le jour de l’attaque, CNN, citant deux responsables du ministère irakien de l’Intérieur, rapporte que les forces de sécurité irakiennes ont pénétré dans le camp d’Achraf après avoir monté une attaque au mortier soutenue sur le camp. Ces officiels ont indiqué qu’il y a des blessés dans cette attaque, mais n’ont pas donné davantage d’explications. Reuters citant deux sources irakiennes, rapporte le même jour que l’armée irakienne et les forces spéciales irakiennes ont tiré sur les habitants du camp. Reuters ajoute que les deux sources irakiennes ont dit que les habitants n’étaient pas armés. Manifestement, ces dépêches spontanées ont été faites avant les instructions de Maliki de ne rien dire ou de refuser toute reconnaissance de cette attaque.

4. Le même jour Alavi, le ministre iranien du Renseignement, a estimé que les forces irakiennes avaient mené cette attaque. Alavi a déclaré dans une réunion du gouvernement, que depuis quelque temps le gouvernement irakien et les occupants d’Achraf étaient en conflit et il a suggéré qu’il était donc concevable que le gouvernement irakien ait eu recours à la force pour combattre les «terroristes» qui occupaient le camp. Cette information, reprise par le journal Mehr du ministère iranien du Renseignement, et Qods, le journal officiel des gardiens de la révolution, a ensuite été hâtivement retirée le jour même.

5. Le CNRI a également indiqué que lors de l’attaque, les sept otages ont été emmenés dans la partie nord du camp d’Achraf dans deux voitures appartenant aux habitants d’Achraf. Ils ont ensuite été emmenés dans un endroit de la zone verte de Bagdad dans sept Land Cruiser officielles de couleur noire du gouvernement avec des vitres teintées. Quelques jours plus tard, les sept otages ont été transférés à la prison de la division dorée près de l’aéroport de Bagdad. Le 22 septembre, les otages ont été transférés dans une autre prison appelée Charaf. Cette prison est située derrière le bâtiment du Premier ministre dans la zone verte et gérée par son fils Ahmad Maliki. Il s’agit d’une prison notoire utilisée couramment pour emprisonner de présumés terroristes, d’où peu sont sortis vivants. Suite à ce transfert, le gouvernement irakien a finalement permis à l’ONU de visiter la garnison de la division dorée et lui a permis de vérifier les cellules de la prison et les documents officiels d’écrou pour démontrer que les otages n’étaient pas là !

6. Kamil Amine, le porte-parole du ministère irakien des droits de l’homme, a déclaré le 12 septembre que « ces sept personnes ont été arrêtés par les forces de sécurité irakiennes parce qu’elles les avaient attaqués » ! (Source : Radio Irak libre, 12 septembre). La chaine télévisée Biladi, qui est contrôlée par le gouvernement irakien, a rapporté le 13 septembre que « les forces de renseignement irakiens interrogent les membres des Moudjahidine du peuple à propos d’activités terroristes. Un officier du renseignement a signalé que ces sept personnes avaient été arrêtées pour des raisons judiciaires ». Cette information a été confirmée par la baronne Ashton. Dans sa lettre du 19 septembre, elle écrit : « il y a des raisons pour nous de croire que sept habitants du camp sont détenus près de Bagdad, et il existe un risque grave qu’ils soient extradés vers l’Iran. »

7. Dans son communiqué de presse du 13 septembre ainsi que dans une déclaration de son porte-parole, le HCR, dit que « les informations reçues par le HCR indiquent que les sept habitants du camp qui avait disparu sont détenus dans un endroit inconnu en Irak et courent le risque d’être extradés vers l’Iran contre leur gré. Ces sept personnes sont reconnues comme réfugiés par le HCR et nous espérons avoir une chance de mener des entretiens avec eux. »

8. Les responsables iraniens ont réservé un accueil chaleureux à Ali Ghaydan en Iran, quelques jours après l’attaque. Ali Ghaydan est le ministre irakien de la Défense et un haut officier irakien. Il était en charge de la récente attaque contre le camp d’Achraf. Ali Ghaydan a déjà été inculpé par la justice espagnole pour son rôle dans l’attaque et le massacre du 8 avril 2011 au camp d’Achraf.

9. L’intention derrière les démentis de l’Irak sur les otages est très claire. Ils veulent torturer et interroger les otages et les extrader vers l’Iran, sans subir les conséquences de leurs crimes du 1er septembre. Le silence quasi-total et l’absence de toute action des Etats-Unis et de l’ONU servent à faciliter ce processus. J’ai déjà informé le Secrétaire John Kerry et le Secrétaire général Ban Ki -Moon de ces faits. Je sais également que le CNRI a fourni des informations très détaillées aux États-Unis et aux autorités de l’ONU sur cette attaque.

10. En ce qui concerne les Etats-Unis, il est nécessaire de porter les trois points suivants à leur attention.

a) En de nombreuses occasions, les régimes irakien et iranien ont induit en erreur les Etats-Unis avec une désinformation délibérée.

b) En ce qui concerne les renseignements sur l’Iran, les Etats-Unis doivent admettre que les renseignements fournis par le CNRI sont beaucoup plus fiables que les renseignements recueillis par les services américains. Les États-Unis, en dépit de toutes leurs avancées technologiques en matière de renseignement, ont été incapables de recueillir toute information utile sur les activités nucléaires iraniennes. La plupart des renseignements sur cette affaire et l’implication directe du régime iranien dans des activités terroristes ont en fait été exposés par l’OMPI.

c. Les États-Unis doivent être prévenus que si leur intention est de volontairement utiliser de faux renseignements, dans le but d’abandonner ou de négliger leurs responsabilités, permettant à Maliki d’échapper à la justice, ils créent un précédent très dangereux et l’opinion publique américaine ne le pardonnera jamais au président Obama ou au Secrétaire Kerry.

11. Comme pour une enquête sur le massacre du 1er septembre, rien n’a été fait depuis plus d’un mois. Cela n’est guère surprenant, compte tenu du fait que le Secrétaire général de l’ONU Ban Ki- moon a appelé le gouvernement irakien à mener une enquête complète et à tenir les auteurs responsables. Demander à un meurtrier d’enquêter sur son propre assassinat n’est guère susceptible d’entraîner une condamnation !

12. Compte tenu de ces faits, je tiens à souligner que :
a). Les autorités américaines et l’ONU doivent visiter les prisons et les lieux indiqués par le CNRI où les otages sont détenus, sans aucun avertissement préalable.

b) Le Secrétaire général ou la Haut-commissaire aux droits de l’homme doivent mener sans délais leur propre enquête indépendante sur les crimes qui ont eu lieu le 1er septembre. Ces enquêtes doivent être menées sans la moindre implication irakienne.

c) Les États-Unis et l’UE doivent demander au gouvernement irakien de libérer les sept otages immédiatement et sans condition, faute de quoi le gouvernement irakien fera face à des conséquences économiques et politiques graves.

d) La sécurité actuelle des habitants du camp Liberty est toujours très préoccupante. L’ONU doit envoyer des observateurs et des casques bleus à Liberty dès que possible pour assurer leur protection.

e) Si l’ONU est préoccupée par les frais qu’entrainera sa propre enquête ou le coût du déploiement des casques bleus au camp Liberty, je ferai tout mon possible pour encourager l’Union européenne à fournir les fonds nécessaires.

13. Faillir à reloger les habitants du camp Liberty vers les pays européens de sécurité est une honte. Plus de 900 des habitants du camp avaient obtenu à l’origine des statuts de réfugiés politiques en Europe. Nous demandons aux gouvernements européens, notamment du Royaume-Uni, de la France, de l’Allemagne et de l’Italie d’accueillir un nombre considérable d’entre eux sur leur territoire sans délai. Leur présence continue en Irak les rend vulnérables à une autre attaque et massacre imminents.

Struan Stevenson, MdPE
Président de l’intergroupe des Amis d’un Iran libre ( FOFI )

L’intergroupe des Amis d’un Iran libre ( FOFI ) a été créé en 2003 et bénéficie du soutien actif de plus de 300 députés

Président : Struan Stevenson (ECR ), Vice-présidents: Stephen Hughes (S & D Vice -président ), Louis Michel (ALDE), Jim Higgins (PPE ), Soren Sondergaard (GUE ), Jan Zahradil (ECR vice-président ), Tunne Kelam (PPE ), Michael Cashman (S & D)