samedi, juillet 27, 2024
AccueilActualitésActualités: Iran RésistanceUne énigme iranienne attend le prochain président américain

Une énigme iranienne attend le prochain président américain

David Amess est député et membre du Comité parlementaire britannique pour un Iran libre. Il écrit en excusivité pour PoliticsHome sur le plus grand défi de politique étrangère qui attend le prochain président américain.

epolitix.com, 15 octobre – Tandis que Mitt Romney et Barack Obama se préparent au combat dans à de nouveaux débats présidentiels, le monde attend la vision de chaque candidats sur la politique étrangère et plus spécifiquement comment ils comptent s’occuper du dilemme iranien.

Les quatre dernières administrations américaines ont utilisé une variété d’instruments politiques pour tenter de séduire Téhéran pour le convaincre de s’asseoir à la table des négociations.

Même l’administration Bush a mené 28 négociations avec le régime iranien. Tout le monde connaît la remarque de Winston Churchill : « Un conciliateur est quelqu’un qui nourrit un crocodile, espérant qu’il le mangera en dernier. » Chaque administration a cherché des solutions à court terme au dilemme posé par le régime iranien et son programme nucléaire.

Il est temps d’arrêter de nourrir le pouvoir iranien d’encouragements pour venir à la table des négociations, et d’arrêter de récompenser sa belligérance pour mettre un terme à son programme nucléaire. Le temps est venu d’appeler à un changement de régime en Iran, non pas par une action militaire ou une intervention étrangère, mais avec une position ferme de soutien au peuple iranien et à sa résistance.

Le Moyen-Orient subit une transition majeure ; tandis que les dictateurs tombent, une nouvelle réalité géopolitique modèlera la région, avec beaucoup de valeurs optimistes comme la démocratie et les droits de l’homme qui remplaceront les régimes autocratiques et intégristes.

Bien que l’Iran ait voulu écraser le soulèvement de 2009 par la répression et la torture, un feu couve toujours au sein du peuple iranien, comme l’a montré la récente grève et la manifestation du Bazar de Téhéran.

Les mollahs en Iran savent que le plus grand danger ne vient pas d’une intervention étrangère, mais d’un soulèvement intérieur.

Afin de réprimer toute contestation, le régime iranien poursuivi son règne de terreur, continuant systématiquement de maltraiter les prisonniers politiques, tout en exécutant les prisonniers à un rythme plus élevé que n’importe quel autre pays du monde. Le régime a également propagé sa terreur en Syrie, soutenant la dictature d’Assad afin de sauvegarder ses propres intérêts, en massacrant des milliers de Syriens qui se battent pour leur liberté.

La communauté internationale doit agir d’une même voix et d’une même position concernant le régime iranien, isolant son gouvernement et reconnaissant les aspirations légitimes du peuple et de sa résistance pour un changement de régime.

La comédie des négociations et des réunions sur le nucléaire est épuisée ; l’Iran a gagné trop de temps sous couvert de négociations et de pourparlers. Non seulement le régime a constamment violé les résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU, mais il a employé sa tribune internationale pour cracher de la haine, des dissensions et des mensonges. Il n’est pas plus enclin à suspendre son programme nucléaire qu’il ne l’est à mener des élections justes. L’idée qu’il puisse être réformé ou que l’on puisse négocier avec lui a depuis longtemps été rejeté par le peuple d’Iran, et pourtant ceux qui, au sein de la communauté internationale, continuent de nourrir le crocodile, s’achètent un soulagement à court terme aux dépens d’un futur chaos.

Les sanctions économiques sont un pas dans la bonne direction, isolant le régime, tout en sapant sa capacité à utiliser les revenus pétroliers pour financer sa guerre en Syrie. Les sanctions à elles seules ne sont pourtant pas suffisantes.

Si et lorsque le peuple iranien se soulèvera, il doit y avoir un parti politique derrière lequel il s’unira, et que le monde reconnaîtra comme la voix légitime des Iraniens. L’Organisation des Moudjahidine du Peuple d’Iran (OMPI) représente la seule organisation capable de mener un tel mouvement. Mme Maryam Radjavi, la dirigeante de la Résistance iranienne, a ouvertement déclaré que la résistance ne cherche pas de soutien militaire ni d’argent ; elle cherche plutôt à mettre définitivement fin à la politique de complaisance dans laquelle l’Occident s’est engagée depuis si longtemps.

L’OMPI se bat contre le régime iranien depuis trente ans. L’organisation a perdu plus de 120 000 membres en luttant contre les mollahs, et pourtant elle demeure inébranlable dans son engagement de renverser le régime et appelle à l’instauration d’une république laïque démocratique en Iran, sans armes nucléaires, tolérante vis-à-vis des différentes religions, ethnies et croyances politiques.

L’OMPI, suite à l’énorme victoire de son retrait de la liste terroriste étrangère des États-Unis, est prête désormais à étendre ses activités. L’organisation dispose d’un vaste réseau à l’intérieur de l’Iran, qu’elle a utilisé pour révéler au monde le programme nucléaire de l’Iran en 2002, et dévoiler à maintes reprises des sites clandestins et des secrets nucléaires.

Plus tôt ce mois-ci, une association commerciale liée au régime a accusé l’OMPI d’avoir dirigé des protestations contre le régime dans le Bazar de Téhéran.

Indépendamment de qui remportera l’élection présidentielle aux États-Unis, une chose est claire, il est temps d’arrêter la politique de complaisance et il est temps de donner la parole au peuple iranien et à sa résistance.

L’Occident a depuis trop longtemps serré les mains des despotes au Moyen Orient au nom de l’ordre et de la stabilité. Trop longtemps il est resté sans rien faire et à regarder le peuple protester dans les rues sans montrer son soutien. Le peuple iranien et sa résistance sont prêts à faire ce dont la communauté internationale a longtemps été incapable : résoudre la crise iranienne une bonne fois pour toutes. La question est de savoir où l’Occident veut-il se tenir ?

David Amess, député conservateur du Parlement britannique pour la circonscription de Southend West, est un haut membre du Comité parlementaire britannique pour un Iran libre.